Étude sur le bruit des éoliennes et ses effets sur la santé : résumé des commentaires reçus

Partie 1 - Commentaires liés à la méthodologie de l'étude

Participation

Raisons de la non-participation

Selon les commentaires reçus, certaines personnes s'inquiètent du fait que l'étude pourrait ne pas être menée à terme parce que de nombreuses personnes concernées ne pourront y participer. Le fait que les personnes qui reçoivent un paiement des exploitants d'éoliennes soient liées par la consigne du silence et ne puissent divulguer les effets qu'elles peuvent ressentir sur leur santé est l'un des motifs invoqués dans ces commentaires. Autre raison de la non-participation à l'étude : il semblerait que de nombreuses personnes ont à ce point souffert des effets des éoliennes sur leur santé qu'elles ont dû abandonner leur maison et ne peuvent donc être recrutées. En plus de ces raisons, certains affirment que les voisins exerceront des pressions pour décourager la participation.

Réponse du comité d'experts

Aucune étude épidémiologique ne suscite un taux de participation de 100 %, et il existe une foule de raisons qui peuvent expliquer pourquoi une personne a refusé de participer à une étude. Santé Canada ne peut obliger la participation de certaines personnes en particulier, car cela introduirait un biais du modèle d'échantillonnage. Évidemment, une étude pourrait être conçue de façon à pouvoir recruter spécifiquement ces sujets, mais le plan de la présente étude, tel que présenté par Santé Canada et Statistique Canada, ne le permet pas. À la connaissance des membres du comité d'experts, aucune autre étude portant sur le bruit ambiant, par exemple celles portant sur les personnes vivant près d'une autoroute ou d'un aéroport, n'englobe les résidents qui ont été relocalisés pour quelque raison que ce soit.

Il est envisagé d'inclure à l'étude une analyse de l'absence de réponse pour faciliter les comparaisons entre les répondants et les non répondants. Quoi qu'il en soit, le comité d'experts sait que certaines personnes seront réticentes à coopérer, sans qu'on sache trop pourquoi. Santé Canada ne dispose d'aucune information formelle lui permettant de confirmer que les personnes touchant un bénéfice financier subissent des pressions qui les empêcheraient de participer à l'étude. Il convient de noter qu'il s'agit d'une étude anonyme et qu'aucun renseignement personnel ne sera publié.

Participation

« Dans la plupart des études, lorsque les personnes qui ont d'abord refusé d'y participer sont constamment sollicitées, on constate des différences marquées entre les données recueillies auprès des derniers participants et celles provenant des personnes ayant accepté dès le départ. Dans le présent cas, nous sommes préoccupés par le fait que les personnes qui ont eu des symptômes ou ont été importunées par les éoliennes soient plus enclines à accepter d'être étudiées dès la première invitation, tandis que les personnes sans symptômes ni inconfort seraient moins susceptibles d'accepter de participer. Si ces dernières personnes ne participent pas à l'étude, celle-ci générera un nombre anormalement élevé (« biaisé ») de plaintes par rapport à la réalité. Par conséquent, le taux de participation « normal » nécessaire pour que les résultats de l'étude soient « crédibles » (susceptibles d'être crus) est 75 %. Dans de nombreuses études sérieuses sur la santé qui servent à prendre de grandes décisions, on demande un taux de participation de > 90 %. »

Réponse du comité d'experts

Les personnes qui ont d'abord refusé de participer à l'étude, mais qui ont ensuite été convaincues par Statistique Canada peuvent être comparées à celles qui ont accepté dès le départ. Les différences systématiques peuvent être évaluées. Le comité d'experts admet que plus le taux de réponse est bas, plus il sera difficile d'interpréter la signification des résultats.

Participation internationale

Certaines personnes se demandent si les citoyens d'autres pays vivant près d'éoliennes seront interrogés dans le cadre de cette étude.

Réponse du comité d'experts

L'étude est menée seulement au Canada, et les citoyens d'autres pays ne seront pas interrogés. Cependant, les chercheurs ont consulté des scientifiques d'autres pays pour élaborer la méthodologie de l'étude et le questionnaire. L'équipe de recherche de Santé Canada travaille en constante collaboration avec les partenaires internationaux prenant part à la recherche sur les éoliennes.

Groupe témoin

Absence de groupe témoin

Certains commentaires donnent à penser que la méthodologie de l'étude est inadéquate parce qu'elle ne prévoit pas de groupe témoin.

Réponse du comité d'experts

Dans le cadre d'une étude expérimentale, le groupe témoin se compose de personnes qui ne reçoivent pas le traitement, mais qui, par ailleurs, présentent les mêmes caractéristiques que les personnes qui le reçoivent (groupe de traitement). L'étude sur le bruit des éoliennes et ses effets sur la santé n'est pas expérimentale. Si elle l'était, le « traitement » dans ce cas serait l'exposition au bruit des éoliennes, et la distance par rapport aux éoliennes serait un indicateur. Par conséquent, il est possible, dans le cadre de l'étude, de considérer que le groupe « témoin » (ou groupe de référence), qui comprend les sujets qui vivent dans les habitations où le bruit des éoliennes ne peut être détecté avec fiabilité en raison des niveaux de bruit de fond. Puisque l'étude prévoit une évaluation des basses fréquences, qui se propagent plus loin que les hautes fréquences, le groupe de personnes « non exposées aux basses fréquences » peut se situer beaucoup plus loin que le groupe de personnes qui sont considérées comme n'étant plus exposées aux hautes fréquences. Dans le même ordre d'idées, puisque les parcs éoliens étudiés seront de taille variée, la classification des groupes témoins le sera tout autant (plus le parc éolien est grand, plus le groupe témoin est éloigné).

L'un des principaux objectifs de l'étude est d'une part d'utiliser la modélisation statistique pour évaluer les liens qui existent entre le bruit des éoliennes et la distance par rapport aux éoliennes, et d'autre part, les effets autodéclarés et mesurés objectivement. La propagation du son émanant des éoliennes est influencée par les conditions météorologiques ainsi que la topographie du terrain. Il n'aurait donc pas été approprié, dans ce cas, de recruter un échantillon de résidents éloignés comme groupe « témoin » parce qu'ils n'auraient pas nécessairement été exposés aux mêmes conditions. La présence d'un tel groupe aurait également pour conséquence négative de réduire la taille de l'échantillon du groupe exposé. Une approche beaucoup plus rigoureuse consiste à évaluer de quelle façon la prévalence des effets autodéclarés et des effets mesurés change en fonction des niveaux sonores et de la distance par rapport aux éoliennes. Lorsque toutes les données auront été recueillies et analysées, des ajustements statistiques seront apportés pour tenir compte des facteurs sociodémographiques et des conditions météorologiques, si l'on constate des différences liées à ces facteurs ou conditions entre les groupes de participants qui vivent à proximité et ceux qui vivent à distance des éoliennes.

Composition du comité d'experts

Expertise et parti pris

Selon certains commentaires reçus, le comité d'experts mis sur pied pour diriger cette étude n'a pas les compétences requises ou est composé de membres ayant un parti pris.

Réponse du comité d'experts

Comme pour toute recherche menée par Santé Canada, cette étude est impartiale et respectera des normes éthiques rigoureuses; elle sera également soumise à un examen par les pairs pour en renforcer la rigueur scientifique. Les efforts nécessaires ont été consentis pour veiller à ce que la procédure de sélection soit menée de façon approfondie et transparente et que le comité d'experts soit composé de spécialistes du monde entier possédant les compétences requises et n'ayant aucun parti pris.

Le mandat collectif du comité d'experts était de concevoir une étude rigoureuse qui permet d'évaluer les inquiétudes de la population voulant que l'exposition au bruit des éoliennes ait un effet néfaste sur la santé humaine. Dès le début de l'étape de planification de cette étude, il était évident que le comité d'experts devait comprendre des membres possédant une expertise dans de nombreux domaines. Cependant, ces membres se devaient d'être sans conflit d'intérêts perçu ou apparent. Dans un domaine de spécialisation pour lequel l'expertise est limitée, il est largement entendu que de tels experts peuvent être appelés à donner des conseils à une foule d'entités. Voilà donc pourquoi il est important de noter que la prestation de conseils à un organisme en particulier ne constitue pas nécessairement un conflit d'intérêts. Des déclarations de confidentialité ont été exigées des membres du comité (comme il est courant de le faire dans le cadre de telles recherches) pour éviter la divulgation de certains aspects de la méthodologie qui aurait pu compromettre l'intégrité des résultats (p. ex. le contenu du questionnaire, le lieu de l'étude, le moment de l'étude, etc.). En outre, les membres ne peuvent avoir d'idées préconçues sur l'exposition au bruit des éoliennes et ses effets sur la santé. Une évaluation finale de la déclaration des activités et des affiliations des membres a été menée avant que leur candidature ne soit acceptée afin de déterminer s'il existait un parti pris ou un conflit d'intérêts par rapport au mandat du comité.

Les domaines de compétence recherchés étaient les suivants :

  • l'acoustique, avec connaissances particulières des basses fréquences et de la propagation du bruit des éoliennes, de même que de la mesure et de la modélisation du son, et une compréhension approfondie des modèles et normes acoustiques qui ont trait aux niveaux sonores ambiants en général et au bruit des éoliennes en particulier;
  • l'épidémiologie, avec connaissances particulières de la méthodologie et des protocoles d'échantillonnage, notamment les forces et les faiblesses des diverses approches;
  • la statistique, notamment la modélisation par régression multiple;
  • les effets sur la santé du bruit ambiant en général et de la réaction au bruit des éoliennes en particulier;
  • la médecine clinique, dont une expertise liée au sommeil et aux effets des troubles du sommeil sur la santé;
  • la psychiatrie, dont une expertise en santé mentale;
  • la conception, l'élaboration et la mise à l'essai de questionnaires.

La nature du comité d'experts est telle qu'il est possible de consulter d'autres personnes ou d'y ajouter des membres, selon les besoins. Par exemple, Santé Canada est à consulter des experts en météorologie et en mesure d'infrasons pour savoir s'il est possible d'apporter des modifications au plan de recherche en vue de tenir compte des commentaires reçus. Si leur participation continue s'avère nécessaire, ces personnes seront invitées à signer une déclaration d'affiliations et d'intérêts et à se joindre au comité d'experts, au besoin. Il convient de noter que plusieurs membres étrangers du comité d'experts possèdent une expérience en recherche sur les éoliennes et que des chercheurs d'autres pays ne faisant pas partie du comité ont également été consultés.

Une biographie abrégée des membres du comité d'experts actuel est disponible sur le site Web de Santé Canada.

Autres membres

Certains autres commentaires donnent à penser que le comité d'experts devrait comprendre certaines personnes en particulier qui occupent un poste éminent et possèdent une expérience particulière de la question du bruit des éoliennes et de leurs effets sur la santé. Dans le même ordre d'idées, certains commentaires demandent à ce qu'il y ait des représentants du public et de l'industrie des éoliennes au sein du comité d'experts.

Réponse du comité d'experts

Comme pour toute recherche menée par Santé Canada, cette étude est impartiale et respectera des normes éthiques rigoureuses; elle sera également soumise à un examen par les pairs pour en renforcer la rigueur scientifique. Les efforts nécessaires ont été consentis pour veiller à ce que la procédure de sélection soit menée de façon approfondie et transparente et que le comité d'experts soit composé de spécialistes du monde entier possédant les compétences requises et n'ayant aucun parti pris. Le comité d'experts n'a pas l'objectif d'être représentatif du milieu dans son ensemble, mais doit plutôt constituer un groupe possédant l'expertise nécessaire pour faire progresser l'étude et favoriser l'atteinte de ses objectifs. La consultation publique de 60 jours a donné la possibilité à toute personne ne faisant pas partie du comité d'experts d'exprimer des commentaires et, de ce fait, de contribuer à la mise au point du plan de recherche. Les membres du comité d'experts sont d'avis que si le chercheur principal et le comité jugent qu'un domaine d'expertise en particulier est nécessaire au comité parce qu'aucun de ses membres actuels n'est spécialisé dans ce domaine, il faudrait voir à recruter de nouveaux membres. Dans l'ensemble, le comité d'experts estime que les personnes recommandées lors de la période de consultation ne possèdent pas l'expertise unique considérée comme essentielle et dès lors, leur inclusion n'est pas justifiée.

La présence du comité d'experts n'empêche pas Santé Canada de demander l'opinion d'autres personnes. En outre, le comité a tenu compte d'ouvrages publiés par d'autres experts lors de l'élaboration de l'étude dans son ensemble.

Biais

Partialité de Santé Canada

Selon certains des commentaires reçus, Santé Canada ne devrait pas diriger cette étude en raison d'une perception de partialité, puisque le gouvernement du Canada appuie la production d'énergie éolienne. Certains commentaires donnent à penser que Santé Canada a un parti pris à la suite des déclarations publiées dans certains articles qui mettent en doute les répercussions sur la santé de l'exposition au bruit des éoliennes. Les personnes ou groupes ayant formulé ces commentaires souhaitent que Santé Canada confie la direction de l'étude aux Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).

Réponse du comité d'experts

Le discours du Trône de 2011 souligne l'appui que donne le Canada aux « nouveaux projets d'énergie propre qui présentent une importance nationale ou régionale ». Aux premiers signes d'une inquiétude de la collectivité liée à de possibles effets sur la santé, Santé Canada cherche à examiner plus à fond tout éventuel effet néfaste de tels projets sur la santé des Canadiens. Puisque le rôle de Santé Canada est de protéger la santé et la sécurité des Canadiens, il va sans dire que le Ministère tente de bien comprendre tous les risques que peuvent présenter les éoliennes pour la santé de la population canadienne.

Dans le cadre de ses responsabilités aux termes de la Loi sur les dispositifs émettant des radiations (LDER) et de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale (LCEE), Santé Canada a acquis de solides compétences spécialisées en mesure acoustique et en évaluation des répercussions du bruit sur la santé en donnant aux autorités responsables des avis sur la mesure du son et les possibles effets néfastes du bruit sur la santé selon les niveaux sonores, notamment ceux des éoliennes.

Les avis des représentants de Santé Canada se fondent sur les meilleures connaissances scientifiques existant au moment de leur formulation. Ils reposent sur un examen continu des ouvrages scientifiques portant sur le bruit causé par les éoliennes et ses effets sur la santé humaine, sur les lignes directrices de l'Organisation mondiale de la Santé, les normes internationales et les connaissances acquises dans le cadre d'évaluations environnementales.

Puisqu'il existe actuellement très peu de données scientifiques probantes qui permettent de conclure qu'il existe bel et bien un lien entre l'exposition au bruit qu'émet une éolienne et des effets néfastes pour la santé humaine, il faut approfondir l'examen de la question et poursuivre la recherche dans ce domaine. Tous les membres du comité d'experts de la recherche sont liés au Code d'éthique et de valeurs du gouvernement fédéral (fonctionnaires fédéraux) ou ont rempli une déclaration d'affiliations et d'intérêts (membres externes), dans le cadre de laquelle ils doivent divulguer l'existence d'un parti pris pouvant avoir une influence quelconque sur les résultats de l'étude.

Le Conseil consultatif des sciences de Santé Canada et le comité sur le bruit de l'Organisation mondiale de la Santé ont examiné la méthodologie de l'étude. Leurs avis et suggestions ont été pris en considération et intégrés à la méthodologie par le comité d'experts, lorsque c'était approprié de le faire. Santé Canada a également mis en place une procédure transparente pour consulter le public sur cette méthodologie et a sollicité la participation des principaux intervenants concernés, dont les groupes de défense des citoyens et les représentants de l'industrie de l'énergie éolienne, aux diverses étapes du processus, afin de discuter de l'étude et des besoins en information. Tous les groupes concernés ont reçu la même information.

Voir également la réponse aux IRSC dans « Étude sur le bruit des éoliennes et ses effets sur la santé : résumé des commentaires reçus, partie 2 - Commentaires non liés à la méthodologie de l'étude ».

Biais de sélection, d'autosélection et de sensibilisation

Selon certains commentaires reçus, l'étude sera compromise en raison de la présence de biais de sélection, d'autosélection et de sensibilisation.

Réponse du comité d'experts

Par biais de sélection, on entend tout problème lié à la sélection de l'échantillon qui pourrait influencer les résultats d'une étude. Cette question est dorénavant examinée plus à fond au point 8.1 du plan de recherche révisé. Le problème le plus fréquent à ce chapitre est le biais d'échantillonnage, c'est-à-dire que les participants d'une étude ne sont pas sélectionnés au hasard. Le biais d'autosélection se produit lorsque les participants s'inscrivent eux-mêmes à l'étude pour des raisons qui ne sont pas toujours connues des chercheurs. Ainsi, les personnes qui se portent volontaires pour participer à l'étude peuvent avoir leurs propres croyances sur la question à l'étude, ce qui complique l'interprétation des résultats. Enfin, le biais de sensibilisation survient lorsque les participants à l'étude signalent plus (ou moins) de symptômes de maladie en raison des préoccupations suscitées par le fait qu'ils vivent à proximité d'un danger perçu. En l'absence d'effets biologiques mesurables, ce type de biais nuit grandement à la compréhension des véritables effets sur la santé d'une quelconque exposition. Même une étude suscitant un taux de réponse de 100 % peut être compromise par un biais de sensibilisation.

Le comité d'experts admet qu'il est impossible dans le cadre de cette étude, comme dans toute autre étude épidémiologique, d'éliminer complètement toutes les sources de biais. Cependant, dans de nombreux cas, il est possible de prendre certaines mesures pour réduire ces biais au minimum et même de cerner l'existence d'un biais et d'évaluer son incidence sur les résultats. Dans le cadre d'études de ce genre, qui reposent en partie sur des données fournies par les participants, il est possible que les résultats soient contaminés par les biais de participation et de sensibilisation et que l'interprétation et l'évaluation de ces résultats soient très difficiles à faire.

Certains membres du groupe se sont inquiétés du fait que l'étude pourrait ne pas susciter un taux de réponse de 70-75 %. Pourtant, ce taux se fonde sur l'expérience de Statistique Canada dans des types d'études sur le terrain semblables. Un taux de réponse se situant de 70 % à 75 % pour les mesures autodéclarées permettrait de réduire efficacement l'impact du biais d'autosélection. Ainsi, il est possible d'atténuer l'impact du biais d'autosélection, mais celui-ci ne sera pas nécessairement éliminé pour autant. Par exemple, les personnes qui ont des troubles du sommeil pourraient être moins disposées à accepter de participer à une analyse du sommeil faisant appel à l'actimétrie, ce qui entraîne un biais d'autosélection puisqu'un plus grand nombre de personnes sans troubles du sommeil participeront à l'étude. De même, les personnes ayant des problèmes de santé pourraient être moins enclines à participer à des études, ce qui entraîne ici aussi un biais d'autosélection.

Dans le cadre de cette étude, les biais de sélection seront réduits dans la mesure où Statistique Canada ciblera toutes les habitations se trouvant dans les endroits où le bruit des éoliennes est le plus élevé et emploiera des méthodes d'échantillonnage aléatoire pour les habitations situées à plus grande distance. En outre, dans tous les cas, le seul sujet par foyer qui prendra part à l'étude sera choisi au hasard. Le taux de participation à l'étude pourrait être moindre pour les effets mesurés, particulièrement la concentration de cortisol dans les cheveux. Les analyses statistiques effectuées après l'étude pourront évaluer toute différence systématique qui existe entre les sujets qui ont participé entièrement, partiellement ou pas du tout. Par exemple, il est possible d'effectuer une analyse fondée sur la distance entre l'habitation et l'éolienne la plus proche pour déceler un biais de la sélection d'échantillonnage. De plus, des analyses de sous-groupes déterminés en fonction des participants qui reçoivent et qui ne reçoivent pas de compensation financière de l'industrie éolienne et en fonction des perceptions des participants par rapport aux éoliennes peuvent être menées pour cerner tout problème de biais d'autosélection.

Le moment où s'effectue l'échantillonnage est un autre type de biais d'échantillonnage. Par exemple, le fait d'effectuer le recrutement toujours à la même heure de la journée pourrait mener à un biais puisque seules les personnes présentes à la maison à cette heure seront représentées dans l'échantillon. Pour réduire au minimum le risque de biais liés au moment de l'échantillonnage, Statistique Canada visitera les foyers ciblés à toute heure du jour, la semaine et la fin de semaine. Comme nous l'avons déjà indiqué plus haut, une seule personne par habitation sera choisie au hasard par foyer. La possibilité d'inclure plus d'une personne par habitation dans l'échantillon a été envisagée, mais il a été convenu que cela entraînerait des problèmes d'associations multiples dans les données groupées, c'est pourquoi cette pratique n'a pas été recommandée. Au terme de l'étude, il sera possible d'apporter des ajustements statistiques pour tenir compte de la surreprésentation de certains groupes démographiques, si une telle surreprésentation est constatée.

Les biais de sensibilisation seront difficiles à éliminer complètement de l'étude en raison des allégations qui courent depuis longtemps concernant les effets néfastes du bruit des éoliennes sur la santé, qui vont des maux de tête aux nausées et même au cancer. On compte jusqu'à maintenant plus de 125 symptômes attribués aux éoliennes. Les médias et Internet peuvent donc engendrer un biais de sensibilisation quant aux liens qui existent entre l'exposition au bruit des éoliennes et les effets sur la santé qui ont été signalés. Il se peut, par exemple, que les gens soient mieux informés et aient ainsi tendance à signaler plus de symptômes ou de problèmes de santé que les gens qui sont moins informés (qui vivent à plus grande distance). Cela peut également causer la situation inverse : les gens peuvent ne pas signaler tous les effets sur la santé. Par conséquent, il faudra mettre davantage l'accent sur les effets mesurés puisqu'ils sont moins sensibles aux biais de sensibilisation et révèlent les effets possibles les plus graves sur la santé (soit les répercussions sur le stress et le sommeil).

Effet nocebo

Certains commentaires font état de préoccupations concernant le manque de fiabilité des résultats de l'étude en raison de l' « effet nocebo ».

Réponse du comité d'experts

L'« effet nocebo » décrit un phénomène par lequel les gens commencent à ressentir des effets sur leur santé parce qu'ils croient qu'ils devraient en ressentir; autrement dit, ils ont des idées préconçues de ce qui cause des effets sur la santé et développent des symptômes selon ce qu'ils croient être vrai. Il s'agit de l'opposé du fameux effet placebo, qui permet aux gens de se sentir soulagés d'un malaise parce qu'ils croient recevoir un traitement censé améliorer leur état de santé. Pour ce qui est de l'exposition au bruit des éoliennes, les médias et Internet regorgent d'allégations qui font un lien entre cette exposition et un certain nombre de résultats néfastes pour la santé.

Lorsque les gens entendent parler de ces allégations, ils peuvent se mettre à attribuer leurs petits malaises au bruit des éoliennes. En outre, ces allégations peuvent les préoccuper au point qu'ils commencent à s'inquiéter grandement de leur santé, ce qui en soi peut nuire à leur bien être et de plus, perturber la qualité de leur sommeil. En effet, certains peuvent aussi s'inquiéter du fait que même s'ils n'entendent pas le bruit des éoliennes, cet infrason inaudible nuise à leur santé.

Bien que de telles inquiétudes puissent nuire à la santé d'une personne, l'étude de Santé Canada examinera les effets sur la santé des personnes qui vivent à proximité d'un parc d'éoliennes. C'est donc dire que c'est l'expérience réelle vécue par les personnes exposées au bruit qui est de première importance, et non les inquiétudes vécues.

Le comité d'experts est d'avis qu'il est possible d'évaluer l'effet nocebo qui influence les résultats par la méthodologie de l'étude et en formulant soigneusement les questions du questionnaire. Santé Canada et Statistique Canada recueillent des données subjectives ou fournies par les participants au moyen d'un questionnaire rempli en personne, ainsi que des mesures objectives quant aux effets concrets, notamment la pression artérielle, la concentration de cortisol dans les cheveux et la qualité du sommeil. Les constations de l'étude comprendront une analyse des effets concrets déclarés par les participants et de plus, les données fournies par les participants seront reliées aux effets concrets objectifs mesurés. Il se peut que les résultats mesurés ne correspondent pas aux effets concrets rapportés par les participants; toutefois, la prévalence des effets sur la santé fournis par les participants sera rapportée et communiquée. Même avec ces mesures, si l'effet nocebo existe, il pourrait ne pas être complètement éliminé.

Caractérisation du bruit des éoliennes

Modélisation ou mesure

Certains des commentaires reçus portent sur la façon dont Santé Canada prévoit s'y prendre pour caractériser le bruit des éoliennes et font état de certaines réserves quant à la possibilité qu'une mesure du bruit ne soit pas effectuée dans toutes les habitations à l'étude. De plus, bon nombre des mêmes commentaires indiquent que la modélisation du bruit des éoliennes constitue une approche complètement inappropriée en raison des incertitudes qui existent à propos de la modélisation du bruit. En règle générale, on estime que le bruit des éoliennes est influencé par la météo et que Santé Canada ne sera pas en mesure d'en tenir compte au moyen de la modélisation. Certains commentaires expriment une opinion inverse : puisque les mesures sont sensibles aux phénomènes transitoires, elles engendreront des données beaucoup moins utiles que la modélisation, laquelle peut tenir compte de variables que les mesures à court terme ne peuvent pas prendre en considération.

Réponse du comité d'experts

Dans le cadre d'une étude idéale, il serait possible de prendre des mesures en continu à l'intérieur et à l'extérieur de toutes les habitations. Idéalement, ces mesures permettraient d'obtenir toutes les variables imaginables qui peuvent influer sur le bruit des éoliennes et elles seraient effectuées dans un vaste spectre, dont l'infrason et les fréquences audibles, et ce, à tous les parcs éoliens fonctionnels et planifiés au Canada. Une étude de cette nature coûterait exponentiellement plus cher et s'échelonnerait théoriquement sur de nombreuses années. Malheureusement, les contraintes de temps et de ressources rendent impossible une mesure dans toutes les habitations.

Cette étude aura recours aux mesures pour réduire l'incertitude liée à la modélisation du son des éoliennes, et non pour caractériser les niveaux de pression acoustique des éoliennes à chaque habitation. En effet, les experts en acoustique qui font partie du comité sont d'avis que la prise de mesures directes présente certaines limites et que la modélisation peut, en fait, s'avérer une meilleure approche (les facteurs à considérer pour classifier les vents et les conditions saisonnières in situ sont plus faciles à prendre en considération dans le cadre de la modélisation). Des vérifications au hasard seront effectuées pour s'assurer que la modélisation est suffisamment précise. Les experts en acoustique affirment que la modélisation est une approche couramment adoptée dans les études socio-acoustiques, ainsi que dans les enquêtes socio-acoustiques sur les éoliennes examinées par les pairs. Il est bien connu que la modélisation est une méthode de mesure efficace et fiable qui permet d'obtenir une bonne prévisibilité et une bonne prédiction par rapport aux mesures directes. En outre, la modélisation facilite l'acquisition de connaissances qui peuvent ensuite servir à planifier les projets éoliens au Canada.

Dans le cadre de cette étude, la modélisation du son sera pondérée en gamme A pour que des comparaisons puissent être faites avec les données de recherche existantes. Toutefois, le comité d'experts reconnaît le fait que l'utilisation d'une pondération en gamme A pour les sources émettant de basses fréquences suscite des inquiétudes. C'est pourquoi il sera également possible de modéliser le son selon d'autres pondérations (C et G). Cette étude reposera sur des modèles logiciels et algorithmes complexes, comme NORD 2000, CadnaA/Harmonoise et ISO 9613 à l'aide de bandes de 1/3 d'octave.

Des données seront également recueillies auprès des exploitants d'éoliennes puisqu'ils ont peut-être pris des mesures d'atténuation (p. ex. arrêt de l'éolienne, modes opérationnels différents) ou mis en place d'autres caractéristiques (voir le commentaire suivant) pouvant réduire les niveaux sonores. Ces données sont nécessaires pour réduire l'incertitude de la modélisation.

Tonalités, impulsionnalité et modulation d'amplitude

Certains commentateurs expriment des réserves quant à l'approche adoptée par Santé Canada pour caractériser le bruit des éoliennes. En effet, le bruit des éoliennes est un son tonal, impulsionnel et modulé, mais l'approche adoptée par Santé Canada ne permet pas de tenir compte de ces caractéristiques.

Réponse du comité d'experts

L'obtention de données techniques des exploitants après l'étude peut permettre une analyse de ces caractéristiques. Santé Canada a entamé des discussions avec les exploitants en vue d'obtenir de l'information sur les données disponibles qu'ils recueillent. Dans la mesure du possible, le questionnaire permettra de faire une évaluation subjective des caractéristiques sonores des éoliennes. Toutefois, ce n'est pas une mince tâche à faire en raison de l'ambiguïté qui existe dans la façon dont les gens décrivent les sources de son. Statistique Canada s'oppose à l'utilisation, dans une enquête, d'une terminologie que les gens ne peuvent facilement décrire (p. ex. bruissement, battement, impulsionnel, etc.). Les effets temporels locaux qui ne sont pas faciles à caractériser entraînent une modulation d'amplitude. Comme il s'agit d'un effet dynamique, les mesures pertinentes dépassent le cadre de cette étude. Santé Canada pourra mettre à profit les résultats d'une nouvelle recherche menée au Japon et l'étude en cours au Royaume-Uni sur la modulation d'amplitude, dont les résultats ne sont pas encore disponibles.

Prise en considération des autres sources de bruit

Certaines personnes s'inquiètent du fait que l'étude ne soit pas en mesure de faire une distinction entre les autres sources de bruit ambiant et le bruit des éoliennes. Les sources de bruit ambiant pouvant contaminer celui des éoliennes sont notamment la circulation automobile, le matériel agricole, la circulation ferroviaire et le trafic aérien.

Réponse du comité d'experts

L'étude utilisera des modèles qui tiennent déjà compte de ces phénomènes, soit CadnaA, la modélisation du bruit de la circulation et la modélisation du bruit ferroviaire (manuellement ou par CadnaA). En outre, le questionnaire cherchera à obtenir de l'information sur la sensibilité des gens à certains types de bruit pour les besoins d'une comparaison relative, ce qui permettra aux chercheurs d'évaluer la réaction relative au son des éoliennes et aux autres sources de bruit chez les mêmes sujets. De plus, en raison du plan de recherche de type exposition-réaction, il serait statistiquement improbable qu'un lien découvert avec les niveaux sonores des éoliennes soit attribuable à une autre source de bruit.

Infrason

Suggestion d'inclure l'infrason

« Certaines études sur des « cobayes indiquent que les cils des cellules externes du système auditif peuvent réagir à des stimuli infrasoniques qui se situent en deçà du seuil d'audibilité. L'hypothèse est que cette stimulation peut être responsable des effets néfastes signalés par les collectivités. Ces études ainsi que la recherche sur l'exposition humaine aux infrasons menée dans le passé donnent à penser que la présente étude devrait prévoir une évaluation de l'infrason. »

Réponse du comité d'experts

Il existe de nombreuses preuves scientifiques qu'une exposition à des niveaux élevés d'infrasons peut provoquer des réactions indésirables chez les humains. Toutefois, la recherche sur les infrasons et la réaction humaine à ces derniers démontre que les niveaux de pression acoustique doivent être beaucoup plus élevés que ceux qui ont été attribués aux éoliennes modernes.

Les infrasons sont partout dans l'environnement, mais ils sont extrêmement difficiles à mesurer et à modéliser. Le comité d'experts convient que cette étude doit comprendre l'évaluation des infrasons provenant des éoliennes. Pour le moment, Santé Canada a décidé d'effectuer la mesure et la modélisation des infrasons. Cette mesure se fera à 4 distances de recul (jusqu'à concurrence de 10 km) au cours d'une année entière. À certains moments, les éoliennes seront arrêtées de manière à ce qu'on puisse cerner avec certitude la source des infrasons mesurés. Des données représentatives seront recueillies pendant une à trois semaines, chaque saison, et elles seront ensuite utilisées avec les données météorologiques synchronisées (prises au même moment) afin de préciser les prévisions de transmission d'infrasons par les éoliennes. L'équation parabolique servira à prédire la propagation des infrasons. Le but de cette sous-étude sur les infrasons est de cerner des fréquences aussi basses que 0,5 Hz à l'aide d'un appareil spécialisé conçu pour ce type de mesure. De plus, une mesure des niveaux sonores à court terme dans les fréquences hautes sera effectuée à l'aide de sonomètres automatiques.

À la fin de l'étude, des exploitants des éoliennes serons demander de fournir les données de sortie historiques sur la puissance acoustique, pour que Santé Canada peut modéliser le son des éoliennes. Puisque cette étude traite des effets sur la santé à divers intervalles (1 an, 30 jours, 7 jours, etc.), les données historiques devront préciser les références temporelles utilisées dans le questionnaire et les mesures du sommeil par actimétrie.

Modélisation du bruit des éoliennes

Modèle CadnaA

On a certaines réserves quant au choix du modèle CadnaA pour prévoir les niveaux sonores aux récepteurs.

« Ce modèle est censé respecter la norme ISO 9613, mais il ne respecte pas la hauteur limite de 30 mètres exigée pour assurer l'applicabilité d'ISO 9613 aux sources de bruit terrestres. Les grandes éoliennes industrielles d'aujourd'hui frôlent les 150 mètres, ce qui est l'altitude d'un aéronef à l'approche finale. ISO 9613 est spécialement conçue pour prédire le bruit des sources sonores au sol. Les éoliennes industrielles d'aujourd'hui ne correspondent donc pas aux critères de conception de la norme ISO 9613. »

Réponse du comité d'experts

L'exposition des sujets aux niveaux de pression acoustique des éoliennes se fondera sur des valeurs modélisées. Les contraintes de la recherche rendent impossible la mesure du son à toutes les habitations et à toutes les éoliennes, et cette mesure n'est pas nécessairement souhaitable. L'étude aura recours à un sous-échantillon de mesures pour réduire l'incertitude liée à la modélisation, et non pour caractériser les niveaux de pression acoustique des éoliennes à chacune des habitations.

L'étude reposera sur divers modèles prédictifs, allant des modèles qui peuvent être utilisés par le public en général à ceux que seuls quelques experts peuvent utiliser. Tous ces modèles seront évalués en fonction de leur capacité à expliquer la variance des résultats de l'enquête. À la fin de l'étude, il sera possible d'examiner plus à fond les réponses qui ne se conforment pas à la tendance générale. Vu l'utilisation généralisée de la norme ISO 9613 pour les éoliennes et d'autres sources sonores, cette norme doit faire partie de l'étude.

Mesure simultanée des niveaux sonores

Selon le plan de recherche, les niveaux sonores à l'intérieur des habitations ne seront pas mesurés en même temps que les gens porteront un actimètre. Cette absence de simultanéité inquiète certaines personnes, qui sont d'avis que les niveaux sonores mesurés doivent être corrélés avec les troubles du sommeil et que le fait de se fier à des calculs du bruit fondés sur des modèles pour effectuer cette corrélation serait une erreur.

Réponse du comité d'experts

Les niveaux de pression acoustique locale venant des éoliennes seront mesurés à certains endroits durant l'actimétrie. Les niveaux de pression acoustique à l'intérieur ne seront pas mesurés puisque ces mesures sont difficiles à interpréter et ne corrèlent pas bien avec les niveaux de bruit extérieurs (à 10 ou 20 m de l'habitation). En outre, les mesures pertinentes ne distinguent pas les troubles du sommeil causés par les ronflements du sujet étude de ceux causés par les ronflements de son partenaire. Dans l'ensemble, la pondération en gamme A ne peut faire de distinction entre le son d'une berceuse et celui d'une alarme; les critères nécessaires à cette distinction subtile n'ont jamais été établis.

Système PULSE de Brüel et Kjaer

« Le protocole prévoit l'utilisation de systèmes PULSE de Brüel et Kjaer pour mesurer le bruit à la source et au récepteur. Cet instrument perfectionné n'est peut-être pas le plus approprié pour cette fonction. Le système PULSE est conçu pour mesurer le son et les vibrations à l'intérieur d'une gamme dynamique très élevée, comme les accidents de voiture. On y parvient en combinant deux convertisseurs numériques-analogiques (N/A) de haute résolution à divers gains de préamplification de façon à ce que, lorsque le convertisseur N/A de haute résolution et de bas niveau approche la saturation, la sortie numérique est transférée au convertisseur N/A de plus faible résolution et de haut niveau. Les convertisseurs sont constamment étalonnés pour assurer une transition sans heurts. La conséquence est que les sorties de haut niveau sont converties avec une résolution beaucoup plus faible que les sorties de bas niveau, ce qui fait que les signaux de bas niveau d'une gamme de fréquences peuvent ne pas être détectés si les fréquences de haut niveau d'une autre gamme sont présentes. »

Réponse du comité d'experts

Les niveaux sonores des éoliennes, même lorsqu'on se trouve immédiatement sous elles, ne devraient normalement pas dépasser les 100 dB, quelle que soit la fréquence. Pour cette raison, le système PULSE devrait s'avérer plus qu'adéquat en tant que système de mesure dans le cadre de l'étude. Cela dit, si la gamme dynamique disponible sur le système PULSE pose problème, nous utiliserons le système 2270 de Bruël et Kjaer, qui est également doté d'un numérisateur 24 bits, mais qui n'emploie pas la technologie Dyn-X utilisée par le système PULSE.

Filtres anti-vent

« Puisque les signaux sonores des éoliennes modernes de >1,5 MW dans le cas de la mesure donnée ont une gamme dynamique assez limitée, et un large spectre de variation limitée, la conversion de haute résolution de tout le spectre peut s'accomplir à l'aide d'un simple convertisseur Sigma-Delta de 24 bits, d'un atténuateur en fonction de la distance et de un ou deux filtres analogiques d'amplification préférentielle bien définis et précis (semblable à la pondération en gamme A, mais pas identique). Deux filtres sont suggérés pour tenir compte du fait que les hautes fréquences sont beaucoup plus absorbées dans l'atmosphère que les basses fréquences. Pour évaluer le motif pulsatoire du bruit des éoliennes, il faut des enregistrements à large bande avec très peu de limites de fréquences. Il devrait être possible de capter les fréquences de 0,1 Hz ou moins à l'aide de microphones de précision de 1 po, mais la sensibilité à l'influence de la turbulence du vent devient alors un enjeu, et des écrans anti-vent soigneusement conçus doivent être utilisés. »

Réponse du comité d'experts

Ce type de mesure est possible à l'aide d'un microbaromètre doté d'un filtre anti vent à grand rayon fabriqué à partir d'une toile perméable (absorbante). Dans le cadre de l'étude, cet équipement servira à valider la modélisation de la propagation du bruit de basse fréquence et des infrasons. Il convient de noter que la propagation des infrasons, notamment les effets de la température et des gradients de vitesse du vent, est examinée dans le cadre d'un volet distinct de l'étude (voir plus haut).

Vitesse du vent

« Pour appliquer les méthodes prédictives au niveau de bruit présent dans la maison du sujet, l'évaluation de la vitesse du vent revêt une importance particulière. La vitesse du vent à une hauteur de 10 m au dessus du sol est un piètre prédicteur de l'énergie éolienne réelle à laquelle le rotor est exposé. Dans le cadre de la caractérisation des propriétés du bruit des éoliennes, la vitesse et la turbulence réelles du vent à hauteur du moyeu ou de préférence dans les parties supérieure et inférieure de la surface balayée par le rotor sont d'importants paramètres. Ces paramètres pourraient être mesurés sans inconvénient à l'aide d'un lidar ou d'un instrument à longue portée semblable. »

Réponse du comité d'experts

Il est peu probable que la suggestion d'utiliser un lidar soit faisable dans le cadre de l'étude en raison de son coût prohibitif. L'obtention de données techniques des exploitants après l'étude peut permettre une analyse de ces caractéristiques. Santé Canada a entamé des discussions avec les exploitants en vue d'obtenir de l'information sur les données disponibles qu'ils recueillent.

Propagation

« Les enquêtes précédentes ont démontré que la propagation du son en basse atmosphère peut être non linéaire (van den Berg et autres). L'évaluation des gradients de température est donc importante, et une telle mesure ne serait pas futile dans le cadre de cette étude. L'hypothèse est que les propriétés d'une propagation non linéaire du bruit de basse fréquence dans l'atmosphère sont un phénomène important reconnu qui devrait être examiné à fond dans le cadre d'une étude distincte. En pratique, les propriétés d'une éolienne qui émettent du bruit devraient être caractérisées de façon à ce qu'il soit possible de prévoir le spectre de bruit émis avec exactitude à toute vitesse du vent pertinente, en fonction d'une mesure du bruit à la source (ISO) à certaines vitesses du vent (basse et haute vitesse) et de la courbe puissance-vitesse du vent certifiée. »

Réponse du comité d'experts

Le Dr van den Berg (qui fait partie du comité d'experts) a déclaré que le défaut de modélisation relevé par cette hypothèse n'est pas attribuable à une modélisation incorrecte de la propagation du bruit, mais plutôt à une mauvaise compréhension du comportement du vent. Il est également important de noter que la baisse en décibels du niveau de pression acoustique chaque fois que double la distance n'est pas une constante dans aucun des modèles qui seront utilisés dans le cadre de l'étude.

En règle générale, le terme « propagation non linéaire » n'est associé qu'aux niveaux de pression acoustique de l'ordre de 140 dB ou plus. La méthode que nous proposons pour modéliser et mesurer le son sera utilisée chaque fois qu'il sera possible de le faire. En outre, la vérification au hasard des mesures sera effectuée pour valider ces données à chaque emplacement.

Intégrité des données

« Il est recommandé d'utiliser des appareils numériques d'enregistrement des données qui sont munis d'un récepteur GPS afin d'assurer un marquage des lieux et du temps adéquat. L'enregistrement d'en-tête devrait également contenir de l'information sur les réglages de l'atténuateur et du filtre. Lorsque les propriétés du bruit des éoliennes d'un parc ont été établies, l'exposition à long terme à un endroit donné peut être calculée avec une précision raisonnable en ce qui concerne les basses fréquences en fonction des données atmosphériques. »

Réponse du comité d'experts

La recommandation va dans le même sens que les bonnes pratiques et elle sera suivie en principe.

Différences saisonnières

On demande des clarifications quant à la façon dont les questions liées aux saisons seront prises en considération.

Réponse du comité d'experts

Dans le cadre de la modélisation du bruit, les questions liées aux saisons seront prises en considération à l'aide des catégories de propagation selon les conditions météorologiques et des statistiques sur le temps.

Topographie

Selon un commentaire reçu, les modèles informatiques que les sociétés éoliennes utilisent se fondent tous sur un terrain plat et ne tiennent pas compte de la topographie.

D'autres réserves exprimées concernent le fait que l'étude ne sera pas en mesure d'établir un lien entre les symptômes et les résultats liés aux éoliennes, et que la puissance utile des éoliennes est un mauvais indicateur des niveaux de bruit à chaque habitation. Les niveaux de bruit dépendent de la direction du vent, de la vitesse du vent, de la stabilité atmosphérique (cisaillement du vent), des conditions au sol et de la topographie, ainsi que de la structure de la maison. La mesure du bruit dans la propriété est donc jugée essentielle.

D'autres commentaires posent la question suivante : l'impact des éoliennes sur les lignes de crête serait-elle prise en considération, tout comme celui des conditions géologiques variées, soit le fond du sol par rapport au roc?

Réponse du comité d'experts

La modélisation du bruit englobera la direction du vent, la vitesse du vent, la stabilité atmosphérique (cisaillement du vent), les conditions au sol, la topographie, la structure de la maison ainsi que la puissance de l'éolienne. La modélisation sera validée par une vérification au hasard des mesures à l'intérieur de la propriété.

Selon la norme ISO 9613, les prévisions des niveaux de pression acoustique doivent être interprétées comme représentant les niveaux « les plus probables », pourvu que les paramètres de propagation du modèle, soit le vent, la température, la topographie, reflètent les conditions locales. Cette affirmation est appuyée de nombreuses mesures des niveaux sonores des éoliennes.

Il convient de noter que les projets d'éoliennes canadiens utilisent généralement la norme ISO 9613, qui tient compte de la topographie pour prévoir la propagation. Cela dit, les fabricants d'éoliennes qui utilisent la Norme 61400-11 de la CEI caractérisent couramment les niveaux sonores des éoliennes sur un terrain plat. L'étude de Santé Canada prévoit la vérification au hasard des mesures des niveaux sonores des éoliennes. Ces vérifications permettront de cerner les écarts constants par rapport aux spécifications du fabricant.

L'évaluation de l'incidence des lignes de crête se fera si les lieux étudiés comportent des éoliennes construites sur des lignes de crête. Comme mentionné précédemment, la topographie et les diverses conditions géologiques seront prises en considération dans la méthode de modélisation du bruit utilisée.

Bruit induit par le sillage

L'un des commentaires reçus concerne l'incidence du sillage sur le bruit (bruit induit par le sillage) produit par les éoliennes. Cette information est fournie pour que l'étude puisse tenir compte de l'incidence que peut avoir l'aménagement du parc éolien sur les caractéristiques du son et, à la limite, sur la réaction de la collectivité.

Réponse du comité d'experts

Le sillage pourrait influencer la production des sons d'une seconde éolienne en augmentant le bruit des courants d'air turbulents. Cette étude tiendra compte de l'incidence de l'aménagement du parc éolien en incluant des paramètres liés à l'effet du sillage, comme l'espacement relatif entre les éoliennes de chaque parc.

Taille de l'échantillon

Selon certains commentaires, la taille de l'échantillon serait trop restreinte pour révéler, sur le plan statistique, des différences en ce qui concerne des effets sur la santé qui sont relativement rares. Ainsi, on estime que si nous ne parvenons pas à démontrer un lien avec l'exposition aux éoliennes, c'est que notre échantillon était tout simplement trop petit.

Dans un autre commentaire sur la taille de l'échantillon et les distances de recul proposées, on estime que l'étude doit porter sur un échantillon adéquat d'habitations situées près des éoliennes afin de révéler la présence (ou l'absence) de divergences statistiques quant aux effets sur la santé. On s'inquiète du fait que, en ciblant trop de sujets vivant à un endroit très éloigné, on vienne ainsi atténuer les effets vécus par ceux qui habitent plus près.

Réponse du comité d'experts

Une étude comme celle entreprise par Santé Canada sur le bruit des éoliennes coûte cher. Le budget de cette étude permet un premier échantillonnage de 2 000 habitations situées à diverses distances de 8 à 12 parcs éoliens au Canada. Selon les ouvrages portant sur le sommeil, la prévalence des troubles du sommeil dans la population en général est d'environ 10 %. Selon Statistique Canada, le taux d'occupation prévu dans les collectivités rurales canadiennes est d'environ 80 % et le taux de réponse prévu au questionnaire est de 70 % à 75 %, dont environ 20 % dans les distances les plus rapprochées des éoliennes. On obtiendra ainsi un échantillon total d'environ 1 200 sujets. Selon ces calculs, l'étude devrait présenter une efficacité statistique suffisante pour détecter un écart de 7 %, avec une efficacité de 80 % et un taux de faux positif de 5 % (erreur de type 1). Cette évaluation de l'efficacité compte une dose d'incertitude puisqu'il s'agit de la première étude dans le domaine à utiliser à la fois des effets mesurés et déclarés. Un article récent de Nissenbaum et al. (2012) rapporte des liens dose-réaction pour de multiples mesures des troubles du sommeil et de la distance aux éoliennes à partir d'un échantillon de seulement 79 sujets dans 56 habitations. L'étude de Santé Canada constitue une enquête plus approfondie à plus grande échelle que toute autre étude menée jusqu'à ce jour dans ce domaine. En dernier ressort, les résultats de cette étude viendront enrichir la base des connaissances acquises dans le cadre des recherches examinées par les pairs qui sont menées partout dans le monde sur l'incidence collective des niveaux sonores des éoliennes, de même qu'ils pourront ouvrir la voie à d'autres études portant sur cette question complexe.

Le comité d'experts a examiné l'incidence possible de la taille de l'échantillon sur le taux de participation à la mesure objective des effets en raison des inconvénients perçus par les sujets. En effet, il est possible que le taux de réponse soit aussi bas que 60 % pour les effets mesurés, ce qui compliquerait davantage l'interprétation des résultats. Cette possibilité est cependant atténuée par le degré élevé de motivation exprimé par les collectivités qui demandent à prendre part à l'étude. En outre, les enquêteurs de Statistique Canada sont formés pour convaincre les gens qui refusent de participer au départ. Pour ces raisons, et la valeur ajoutée de la mesure objective des effets, le comité d'experts est intimement convaincu que l'étude sera plus utile si elle comprend ces mesures.

Le plan de recherche révisé et plus détaillé fournit de plus amples renseignements sur la sélection de l'échantillon. Les conclusions tirées de l'étude ne s'appliqueront qu'aux parcs éoliens étudiés et ne pourront être généralisées à tous les parcs du Canada. Une enquête approfondie, notamment une sélection aléatoire de parcs éoliens parmi tous les types de parcs dans toutes les provinces du Canada, devra être menée avant que de telles généralisations puissent être faites.

Méthodologie (généralités)

Étude transversale

Certains commentaires concernent le fait que la méthodologie actuelle ne permet pas d'atteindre les objectifs de recherche. Ils donnent à penser que l'étude devrait être longitudinale sur plusieurs années afin de suivre l'apparition d'effets néfastes sur la santé avant la mise en service des éoliennes, puis à plusieurs moments au cours de leur exploitation.

Réponse du comité d'experts

Tout plan d'étude épidémiologique présente des forces et des faiblesses. L'étude transversale actuelle est une étude d'observation menée à un certain moment au sein d'un échantillon de sujets vivant à diverses distances des éoliennes. Elle n'a pas la force d'un plan expérimental qui aurait permis d'établir des inférences de causalité. La force du plan d'étude actuelle est qu'il couvre un échantillon d'assez grande taille, examine de multiples résultats et fournit des réponses en temps opportun en employant une méthodologie bien acceptée qui prévoit un échantillonnage aléatoire. En ce qui concerne l'actimétrie, la collecte de données sur 7 jours représente un plan de mesures répétées pour cet aspect de l'étude. Les multiples mesures du sommeil prises par les actimètres portés par les sujets seront analysées en lien avec les données opérationnelles des éoliennes prélevées au même moment. C'est donc dire qu'il sera possible d'émettre des hypothèses et que cela permettra de formuler des théories concernant les liens qui peuvent exister entre les niveaux de pression acoustique des éoliennes calculés et les effets mesurés par l'actimétrie. Il est également important de noter que les résultats peuvent être affectés par des facteurs de confusion non contrôlés, ce qui représente une des limites du plan de recherche.

Une étude longitudinale aurait amélioré notre capacité de déterminer si les réactions au son des éoliennes changent selon l'historique d'exposition de la personne (adaptation ou sensibilisation). Cela dit, une telle étude présenterait les mêmes limites (biais de sensibilisation et de participation) ainsi que la difficulté inhérente à toute étude longitudinale, soit celle de perdre des sujets en raison des déménagements ou des désistements pour autres motifs (attrition des participants). Une étude longitudinale aurait coûté beaucoup plus cher que la présente étude, et elle aurait duré beaucoup plus longtemps. Le comité d'experts propose de tenir statistiquement compte de la période d'exploitation des divers parcs éoliens en plus de la durée de résidence indiquée par les sujets.

Échantillonnage

« Les résultats désirés ne seront obtenus que si la répartition de l'échantillon est mieux définie. Par exemple, l'énoncé suivant demande clarification : "L'échantillon sera constitué de 2 000 habitations situées à des distances allant de moins de 500 mètres à plus de 5 kilomètres de 8 à 12 centrales éoliennes"; ou encore "L'étude sera réalisée sur un échantillon de 2 000 habitations choisies au hasard parmi celles situées à proximité de 8 à 12 installations d'éoliennes au Canada". "Veut on dire que les habitations choisies seront associées à des parcs de 8 à 12 éoliennes seulement? (Il n'y a que 7 parcs de ce genre selon la liste des éoliennes existant au Canada.) Ou veut on dire que les habitations choisies seront associées avec 8 à 12 installations d'éoliennes?" »

Réponse du comité d'experts

Le plan de recherche révisé précise davantage la procédure de sélection de l'échantillon. Les résultats de l'étude ne s'appliqueront pas aux parcs éoliens qui ne font pas partie de l'étude. Avant de pouvoir faire des comparaisons, il faudra faire une analyse des collectivités pour savoir comment elles peuvent être comparées.

Méthodologie (suggestions)

Utilisation des dossiers médicaux et des registres de décès

Selon les recommandations formulées, il faudrait également pouvoir consulter les dossiers médicaux des participants afin d'établir d'autres facteurs qui peuvent entraîner des variations dans la pression artérielle ou d'autres symptômes. On recommande également des moyens de contrôle pour les autres mesures du stress, ainsi que l'utilisation de divers effets mesurés.

Il a aussi été conseillé aux membres du comité d'experts de consulter les registres publics des décès survenus dans les endroits à proximité d'installations éoliennes et de chercher des corrélations.

Réponse du comité d'experts

L'examen des dossiers médicaux a été envisagé au début de la planification de cette étude. Dans certaines provinces, la Base de données longitudinales administratives et sur la santé est accessible, et si les sujets consentent au couplage de leurs renseignements sur la santé en acceptant de fournir leur numéro d'assurance-maladie, nous serons en mesure de consulter ces données. Cette possibilité est toujours à l'étude, mais rien n'est encore confirmé. En général, les effets sur la santé déclarés permettent une corrélation positive avec les effets mesurés, et les sujets devraient être en mesure de se souvenir avec précision s'ils ont reçu d'un médecin un diagnostic concernant l'un des problèmes de santé abordés dans le questionnaire conçu pour cette étude. Il est également possible que certains sujets ressentent des effets sur leur santé et leur bien-être qu'ils n'ont pas mentionnés à leur médecin, pour diverses raisons.

L'étude ne prévoit pas la consultation des registres de décès dans les régions à proximité des éoliennes.

Affidavit

Un répondant propose le recours à un affidavit pour encourager les sujets à être honnêtes.

Réponse du comité d'experts

Statistique Canada possède une vaste expérience de la collecte de données à partir d'entrevues, et la suggestion de demander aux Canadiens de signer un affidavit ne fait pas partie de sa politique en la matière et serait considérée comme inappropriée. Des intervieweurs formés verront à faire passer le questionnaire et à prendre les mesures physiques de la santé dans la maison des participants, ce qui leur permet d'établir une relation de confiance avec ces derniers. En outre, Statistique Canada est autorisé par la Loi sur la statistique à recueillir des données auprès des répondants; en retour, les répondants obtiennent la garantie que la confidentialité sera préservée (aux termes de la même Loi). Pour accroître la participation, la Loi existe pour rassurer les répondants et leur garantir que la confidentialité de leurs réponses sera légalement protégée. Puisque Statistique Canada leur offre une protection de la confidentialité et les assure que les données sont anonymes, les répondants sont plus enclins à répondre aux questions avec honnêteté.

Santé communautaire

« Les conseillers et les citoyens des collectivités rurales se préoccupent beaucoup du fait que toute « étude sur la santé » liée aux effets des éoliennes doit également examiner l'incidence de ces éoliennes sur la santé communautaire et les liens sociaux. La présence des éoliennes cause une énorme division dans l'Ontario rurale et fait beaucoup de tort au tissu social et à l'esprit communautaire. Les répercussions sur la santé communautaire doivent faire partie de l'étude de Santé Canada. »

Réponse du comité d'experts

L'étude a le mandat d'évaluer les effets possibles sur la santé de l'exposition au bruit des éoliennes. Santé Canada est au courant des inquiétudes exprimées par certains membres de la collectivité, qui affirment que les parcs éoliens sont source de divergences entre les résidents. Bien que le but premier de l'étude soit d'examiner comment les personnes sont affectées par les niveaux/caractéristiques sonores des éoliennes, certaines questions du questionnaire ont trait à la perception qu'ont les gens de la collectivité dans son ensemble.

Conformité aux lignes directrices

Certains commentaires insistent sur le fait que l'étude ne devrait pas seulement chercher à constater la conformité aux lignes directrices déjà publiées.

L'objectif de cette étude n'est pas de confirmer la conformité aux lignes directrices déjà publiées.

Interprétation des résultats

Corrélation ou effet causal

Certains commentaires remettent en question la capacité de l'étude à faire la distinction entre une corrélation et un effet causal.

Réponse du comité d'experts

La méthodologie adoptée pour cette étude épidémiologique permet de tirer des conclusions quant aux liens qui existent entre les divers effets évalués. L'étude n'a pas la force d'une étude contrôlée en laboratoire, qui permet de manipuler la variable indépendante afin d'évaluer les effets des variables dépendantes. Il serait tendancieux de faire des inférences causales à partir des associations statistiques cernées dans le cadre de cette étude. Les conclusions concernant l'exposition au bruit des éoliennes sont renforcées grâce à l'actimétrie puisque de nombreuses mesures du sommeil seront prises au fil du temps et elles pourront être corrélées avec les nombreuses mesures tirées des données de fonctionnement des éoliennes.

Générale

Certains répondants estiment que l'étude présente des lacunes du point de vue épidémiologique.

« Les chercheurs affirment que les données sur la prévalence des réactions et des inquiétudes pour la santé déclarées par les collectivités « pourraient ensuite être comparées à la prévalence des autres préoccupations des collectivités en matière de santé ainsi qu'à la prévalence de préoccupations semblables des collectivités qui ne sont pas situées à proximité des éoliennes ». Cependant, selon la proposition actuelle, l'étude ne semble pas recueillir des données auprès d'un tel groupe témoin. »

« Un taux de participation de 70-75 % pourrait tout de même mener à des résultats biaisés. Telle que planifiée, l'étude proposée comporte beaucoup de défauts. Fondamentalement, elle ne reconnaît pas les nombreuses lacunes de sa méthodologie, qui sont pourtant des exigences de base de toute étude épidémiologique. Au mieux, les résultats apporteront une incertitude encore plus grande au débat scientifique entourant l'industrie éolienne que soutiennent les groupes d'intérêts particuliers, qui savent faire entendre leur voix, mais qui sont sans fondement scientifique. Au pire, l'étude débouchera sur des données trompeuses qui influenceront l'élaboration de politiques à l'échelle nationale et internationale. Si cette influence sur les décideurs et les sociétés énergétiques les incite à délaisser les technologies renouvelables pour se tourner vers une plus grande dépendance aux combustibles fossiles, par exemple, les conséquences (professionnelles et publiques) possibles sur la santé (et la sécurité) pourraient être catastrophiques. »

Réponse du comité d'experts

Selon le comité d'experts, il serait inapproprié de faire des comparaisons entre les données observées dans le cadre de cette étude et celles recueillies dans d'autres études parce qu'il pourrait y avoir d'importantes différences non seulement dans l'échantillon, mais aussi dans la façon dont les données ont été recueillies.

Le comité d'experts constate qu'il est tout de même possible que les résultats soient biaisés même avec un taux de participation de 100 %. Des mesures de prudence seront prises pour faciliter l'évaluation de l'incidence que peuvent avoir ces biais sur les résultats, si les données probantes donnent à penser qu'ils sont présents (voir les commentaires précédents sur les biais). En outre, le résumé de la méthodologie révisée souligne avec plus de précision les forces et les faiblesses du plan de recherche actuel (voir l'hyperlien du point 8.1).

Quoi qu'il en soit, même si les données obtenues contribueront à la base des connaissances mondiales sur les liens qui existent entre l'exposition aux émissions sonores des éoliennes et la santé, les résultats de l'étude ne suffiront pas à fournir de réponse définitive, et aucune décision ne devrait être prise en fonction d'une seule étude. Les résultats aideront les décideurs en renforçant la base de données scientifiques probantes examinées par les pairs dont ils disposent pour prendre des décisions, donner des avis et instaurer des politiques concernant le développement, l'installation et le fonctionnement des parcs éoliens au Canada.

Apport aux lignes directrices

« Cette étude permettra-t-elle d'établir des lignes directrices en vue des modifications à apporter au fonctionnement des éoliennes? Par exemple, réduction de régime dans certaines conditions (vitesse et direction du vent et autres conditions météorologiques), entre certaines heures? »

« L'étude fournira-t-elle des mesures d'atténuation pouvant être utilisées pour amoindrir les effets du bruit des éoliennes, le cas échéant? Par exemple, la construction de remblais et d'un aménagement paysager pouvant réduire les effets liés à la vue et au son des éoliennes? Ou encore la réduction de la visibilité en réduisant le contraste visuel entre les éoliennes et le paysage? Ou des modifications recommandées dans les schémas d'exploitation? »

Réponse du comité d'experts

L'étude de Santé Canada permettra de soutenir les décideurs en renforçant la base de données probantes tirées de la recherche examinée par les pairs sur laquelle ils se fondent pour prendre des décisions, donner des avis et instaurer des politiques concernant le développement, l'installation et le fonctionnement des parcs éoliens au Canada. À ce titre, les résultats de cette étude seront communiqués à tous les intervenants, qui décideront, dans le cadre de leurs compétences respectives, dans quelle mesure ils peuvent être utiles dans leur processus décisionnel relatif aux éoliennes.

Attribution causale

« Il a déjà été déterminé dans le cadre d'autres études que certaines personnes qui vivent près d'un parc éolien sont perturbées par le bruit, alors que d'autres ne le sont pas, et que certaines personnes disent subir des effets néfastes pour leur santé, alors que d'autres n'en ressentent pas. Cette étude sera-t-elle en mesure d'expliquer pourquoi c'est le cas? »

Réponse du comité d'experts

L'étude sur le bruit des éoliennes et ses effets sur la santé fournira d'autres données scientifiques en la matière à partir de solides associations. Cela dit, le plan de recherche ne permet pas aux chercheurs d'examiner les caractéristiques individuelles des sujets à l'étude ni de déterminer si ces caractéristiques prédisposent les sujets à être perturbés par le son des éoliennes ou à ressentir des effets néfastes sur leur santé en y étant exposés. L'étude examinera les associations significatives, dont les liens entre l'état de santé déclaré et l'inconfort subi par le bruit des éoliennes.

Détermination des facteurs de risque

« L'étude sera-t-elle en mesure de déterminer les facteurs de risque pour une personne de ressentir des effets sur sa santé? »

Réponse du comité d'experts

L'étude sera en mesure de démontrer quelle variable est statistiquement liée à une autre. À ce titre, il sera possible de démontrer, par exemple, si l'inconfort subi par le bruit des éoliennes est un prédicteur d'une concentration élevée de cortisol dans les cheveux. Toutefois, cela n'équivaut pas à déterminer les facteurs de risque. Pour ce faire, il faut mener beaucoup de recherche, généralement sur de nombreuses années, auprès de divers segments de la population très différents et dans de multiples conditions. Un exemple de recherche consisterait à identifier l'hypertension comme facteur de risque des maladies du cœur et des ACV.

Effets mesurés

Concentration de cortisol dans les cheveux

Selon certains commentaires reçus, on s'inquiète du fait que la concentration de cortisol dans les cheveux ne rende pas compte du véritable niveau de stress d'une personne.

Réponse du comité d'experts

Le cortisol n'est qu'un des nombreux biomarqueurs qui réagissent à l'exposition à un facteur de stress. La mesure de la concentration de cortisol dans les cheveux n'est pas nouvelle, mais elle n'a jamais été utilisée dans le cadre d'une étude sur le bruit ambiant. Quoi qu'il en soit, les scientifiques qui étudient les effets des facteurs de stress à long terme se fient de plus en plus à cette façon de mesurer la concentration de cortisol car, contrairement au sang ou à la salive, voire à l'urine, l'utilisation des cheveux offre un avantage du fait que le cortisol s'y accumule tellement que 1 cm équivaut à environ 30 jours. Cette méthode s'avère plus informative lorsque le but de l'étude est d'évaluer les effets à long terme sur un biomarqueur de stress. De plus, la concentration de cortisol dans les cheveux n'est pas aussi sensible aux réactions de stress transitoires, ce qui en fait une mesure souhaitable pour les besoins de l'étude. Elle offre une occasion unique de déterminer s'il est possible que l'exposition aux émissions sonores des éoliennes soit associée à des réactions de stress à long terme. Bien que les concentrations de cortisol dans les cheveux puissent ne pas présenter de différences parmi les participants de l'échantillon si l'ampleur du facteur de stress n'est pas de nature suffisamment grave ou chronique, un tel résultat serait tout aussi informatif et contribuerait à la base des connaissances dans ce domaine.

Actimétrie du sommeil

Selon les réserves exprimées dans certains commentaires, il ne suffit pas de mesurer le sommeil pendant 7 jours, compte tenu des nombreuses variables qui influencent le bruit des éoliennes. On suggère plutôt de mesurer le sommeil pendant au moins une année entière. On estime également qu'un essai pilote sur le sommeil doit être mené pour évaluer l'utilité de cet effet, notamment la nécessité de demander aux personnes qui portent un actimètre de surveiller la qualité de leur sommeil. L'évaluation du sommeil doit tenir compte des réveils nocturnes dont le dormeur peut ne pas être conscient.

« L'actigraphie offre l'avantage d'être simple, et les mouvements du corps sont un indicateur raisonnable des périodes d'éveil et de réveil nocturnes. Cela dit, la variabilité des indices de base de mouvements nocturnes entre individus rendra très difficile la tâche d'attribuer au bruit des éoliennes tout changement constaté d'une nuit à l'autre. À mon avis, il est important que les sujets aient une exposition au bruit des éoliennes de zéro réel et une exposition variable dite « normale ». C'est donc dire que les sujets devront, idéalement, être étudiés dans leur propre lit, avec les éoliennes sur place, mais non fonctionnelles. Cela peut être fait en demandant aux exploitants de cesser les opérations pendant au moins trois nuits avant et après la période d'analyse afin de fournir une base de non-exposition. Autre solution, on peut mener cette étude à un emplacement construit, mais qui n'est pas encore fonctionnel, et ce, avant et après le début des opérations. Ou alors, les sujets pourraient être invités à dormir à l'extérieur de chez eux pour obtenir les données de non-exposition, bien que cette option soit loin d'être la meilleure. Il faut envisager d'utiliser un appareil EEG à un seul canal, comme le Zeo. Même s'il n'est pas aussi facile à utiliser que l'actigraphie, un tel appareil fournit un hypnogramme et une meilleure analyse de la qualité du sommeil et des réveils. Les deux appareils sont à peu près du même prix. Selon des études limitées que j'ai menées auprès de sujets exposés au bruit des éoliennes, l'appareil Zeo présente une nette différence entre les nuits où il y a du bruit et celles où il n'y en a pas. Il est impératif d'assurer la surveillance de la vitesse du vent et de la puissance utile durant la période d'étude et d'effectuer une comparaison avec les données historiques avant de tenter de réduire l'émission sonore durant la période d'étude. »

Réponse du comité d'experts

Les ouvrages portant sur l'étude du sommeil indiquent que les études actigraphiques doivent être menées sur au moins 3 périodes consécutives de 24 heures (Thorpy et al., 1995). Pour les personnes souffrant d'insomnie, une période d'au moins une semaine est suggérée afin d'obtenir des estimations fiables (Van Someren, 2007). Sadeh (2011) recommande de consacrer 5 jours ou plus aux études actigraphiques puisque cette période permet de réduire les erreurs de mesure inhérentes à l'actigraphie et d'accroître la fiabilité des résultats. Par conséquent, la période de 7 jours consécutifs, 24 heures par jour, choisie pour cette étude est bien documentée et plus qu'adéquate pour évaluer le sommeil de notre échantillon d'étude non clinique. Un essai pilote sur le sommeil a été mené par Statistique Canada auprès d'un échantillon maison de 27 sujets, soit 11 hommes et 16 femmes, âgés de 27 à 56 ans. On cherchait à déterminer lequel des modèles de surveillance du sommeil était le plus efficace pour les besoins de notre étude et si un journal du sommeil était nécessaire. Les résultats obtenus indiquent que l'actimétrie du sommeil offre une mesure valide des paramètres du sommeil (heures de sommeil totales, éveils, latence du sommeil) et est associée au sommeil déclaré tel que consigné dans le journal que chaque sujet a été invité à tenir quotidiennement pendant les 7 jours. On a donc décidé qu'un journal du sommeil n'était pas nécessaire pour cette étude. Les caractéristiques de certains appareils ont été évaluées, puis celles qui étaient nécessaires ont été déterminées afin d'orienter le choix du bon appareil. Ces caractéristiques ont ensuite été précisées durant le processus concurrentiel d'acquisition.

Les réveils et les mouvements dont les dormeurs peuvent ne pas être conscients peuvent être détectés par l'appareil de surveillance du sommeil s'ils sont associés à une hausse des mouvements des bras. Les ouvrages sur le sommeil et les résultats de l'essai pilote indiquent que l'actimétrie est une méthode valide et fiable pour évaluer les paramètres du sommeil.

Il faut également tenir compte des inconvénients subis par les participants à qui on demande de porter l'appareil à leur poignet 24 heures sur 24 pendant 7 jours consécutifs. Cette durée a été en partie déterminée avec Statistique Canada en fonction de son expérience des sujets qui doivent porter un moniteur d'activité et du temps qu'ils sont prêts àfaire l'essai pilot. On estime qu'une période plus longue aurait une incidence sur le taux de conformité; une durée de 7 jours est soutenue par les ouvrages de référence et n'impose pas autant d'inconvénients qu'une période de deux semaines ou plus. Cela dit, il est tout de même possible que les résultats découlant de l'actimétrie d'une personne ne soient pas représentatifs de son sommeil en général puisque son exposition au son des éoliennes pendant les 7 jours d'étude peut ne pas correspondre à son exposition « habituelle ». L'exemple le plus éloquent serait l'absence de vents suffisants pour faire fonctionner les éoliennes durant l'étude. Toutefois, puisque nous prévoyons analyser partiellement les données actigraphiques en les corrélant aux mesures du son des éoliennes en fonction, nous serons en mesure d'examiner la fréquence des réveils au moment où le bruit est plus fort lorsque nous mettrons en corrélation les données de fonctionnement des éoliennes avec les données actigraphiques.

Le comité d'experts a déclaré que le les inquiétudes liées au fait que l'actimétrie sur 7 jours ne soit pas représentative ou typique d'une structure du sommeil seront dissipées, car une moyenne des résultats sera calculée pour tout l'échantillon. Par conséquent, la période complète de collecte de données devrait permettre de recueillir les conditions de fonctionnement « typiques » pour l'échantillon à l'étude. La force de l'actimétrie du sommeil réside dans le fait que les données seront recueillies sur plusieurs jours et synchronisées avec la puissance utile des éoliennes. Ainsi, toute modification dans les paramètres mesurés du sommeil peut être examinée en parallèle avec les conditions de fonctionnement des éoliennes. Les données provenant des exploitants ne seront demandées qu'à la fin de l'étude. Ainsi, on devrait éviter la possibilité soulevée dans certains commentaires que des procédures de réduction du son soient mises en place durant la période de collecte de données.

Les experts en sommeil du comité estiment qu'il est préférable d'étudier les sujets dans leur propre lit en présence d'éoliennes qui fonctionnent et qui ne fonctionnent pas, si c'est possible, même si un biais de sensibilisation peut compromettre les résultats. Le comité d'experts n'est pas d'accord avec la suggestion de comparer le sommeil des gens lorsqu'ils dorment à la maison (avec éoliennes) ou ailleurs (sans éoliennes) puisqu'il y a trop de facteurs qui peuvent compromettre le sommeil lorsqu'on ne dort pas dans son lit. En outre, les experts en sommeil du comité estiment que l'appareil Zeo ne donne pas assez de données pour conclure qu'il se compare bien à l'actigraphie. Une étude a permis de comparer le Zeo au PSG chez 29 sujets, et une autre a porté sur 5 sujets, et elles ont toutes deux donné des résultats positifs. La plus grande étude menée auprès de 29 sujets a été publiée par des auteurs qui travaillent pour ou avec le centre du sommeil Zeo. Une autre étude publiée récemment démontre que Zeo ne parvient pas à détecter avec précision les épisodes d'éveil.

Le comité d'experts est d'avis que la surveillance de la vitesse du vent et de la puissance utile des éoliennes durant la période d'étude est nécessaire et que, à ce titre, l'étude tentera de corréler les données de fonctionnement en temps réel des éoliennes avec les données actigraphiques. En outre, on consignera des renseignements sur l'emplacement des fenêtres dans les chambres à coucher afin d'améliorer l'estimation des niveaux de pression acoustique provenant des éoliennes qui sont présents dans la maison.

Pression artérielle et fréquence cardiaque

Certains commentaires remettent en question la valeur de mesurer la pression artérielle et la fréquence cardiaque à un seul moment puisque de nombreuses variables peuvent l'influencer. Certaines personnes estiment également que nous devons nous assurer que les sujets regardent les éoliennes au moment de la prise de mesures.

La méthodologie doit préciser si le fait de « prendre la pression artérielle selon un protocole normalisé » signifie prendre une seule mesure ou faire le suivi de la pression artérielle à mesure des variations de fonctionnement des éoliennes.

Réponse du comité d'experts

Le comité d'experts convient qu'il serait inapproprié de prendre des mesures lors d'événements qui pourraient temporairement hausser la pression artérielle et qu'il est important de mesurer la pression artérielle dans un climat neutre selon des protocoles normalisés. Le but de cette étude n'est pas de mesurer les variations de pression artérielle en réaction au fonctionnement des éoliennes, mais de déterminer s'il existe des données prouvant que le fait de vivre dans une zone où les niveaux sonores sont plus élevés à cause des éoliennes est lié à des modifications dans la pression artérielle diastolique et systolique et la fréquence cardiaque moyennes. En effet, l'étude évalue les changements de pression artérielle en fonction de l'exposition chronique aux émissions sonores des éoliennes, tout en contrôlant les variables de confusion. Pour cette raison, le comité d'experts admet qu'il est utile de mesurer la pression artérielle (diastolique et systolique) et la fréquence cardiaque moyennes dans le cadre de cette étude. Il est cependant d'avis qu'il est important de tenir compte des variables qui sont connues pour influencer les données (p. ex. le tabagisme, la caféine, la consommation de certains aliments, le niveau d'activité physique, l'âge, etc.). Des questions à ce sujet sont posées dans le cadre du questionnaire.

Le protocole de mesure de la pression artérielle respecte les pratiques exemplaires publiées et le protocole normalisé qui est prévu pour l'appareil oscillométrique automatisé utilisé dans le cadre de cette étude : le BpTRU™ BPM-100 (BpTRU™ Medical Devices Ltd., Coquitlam, Colombie-Britannique). Le BpTRU™ respecte les normes de l'Association for the Advancement of Medical Instrumentation et le protocole de la British Hypertension Society. Dans le cadre de l'étude, les sujets seront assis, en position détendue, pendant 30 minutes (tout en remplissant le questionnaire) avant que leur pression artérielle ne soit mesurée. Dans une pièce tranquille, on prendra la pression artérielle et la fréquence cardiaque des sujets à l'aide d'un système de mesure automatisé. En tout, six mesures seront prises à 1 minute d'intervalle. La première mesure sera rejetée, puis on se servira des cinq autres pour faire la moyenne de la pression diastolique, de la pression systolique et de la fréquence cardiaque. Le répondant ne verra le spécialiste en mesures de la santé qu'à la première mesure (où il veillera à ce que l'appareil fonctionne correctement); pour les mesures subséquentes, le spécialiste s'assoira derrière le répondant. Ce dernier est mis au courant du protocole à l'avance. L'appareil sera placé de façon à ce que les sujets ne puissent pas voir leurs résultats. Les sujets seront invités à ne pas parler durant les mesures. Les médecins du comité d'experts estiment que l'examen de la pression artérielle moyenne et de la fréquence cardiaque moyenne en lien avec les niveaux sonores et la distance modélisés des éoliennes constitue une méthode et un plan d'analyse raisonnables et faisables.

Niveaux de stress

« Vous aurez manifestement à mener cette étude dans certaines régions où des éoliennes sont déjà en service. N'est-il pas possible que les tout premiers effets des niveaux de stress anormalement élevés (comme la perte de sommeil) se soient estompés au moment où vous allez étudier des sujets humains et que ce stress, ou tout autre facteur lié à ces nouvelles perturbations, puisse éventuellement donner lieu à l'apparition de processus pathologiques imprévus? »

Réponse du comité d'experts

Il est vrai qu'une personne peut s'adapter rapidement aux perturbations ou au niveau de stress présent dans son milieu. Cela dit, si les troubles du sommeil persistent chez les personnes vivant près des éoliennes, l'analyse des données actigraphiques le démontrera. Ces données actigraphiques seront comparées aux données actigraphiques des personnes vivant loin des éoliennes, ce qui nous fournira l'information nécessaire pour déterminer si la qualité ou la quantité de sommeil est très différente entre ces groupes, tout en nous permettant de contrôler d'autres facteurs qui peuvent nuire au sommeil. Les paramètres du sommeil qui seront comparés à l'aide de l'actimétrie sont : le nombre de réveils, les périodes de sommeil et d'éveil et la latence du sommeil. Les experts en sommeil du comité indiquent que, même si la période de stress élevé et de perte de sommeil est passée, l'argument voulant que certains problèmes soient persistants ne tient pas la route. Les gens récupèrent leur déficit de sommeil très rapidement, même après plusieurs jours sans sommeil. Le manque de sommeil mesuré de façon électrophysiologique et neuropsychologique est presque entièrement récupéré après deux nuits de sommeil.

Évaluation audiométrique

Certains commentateurs sont d'avis que, parmi les volets de la collecte de données épidémiologiques, il faudrait inclure un examen auditif complet de tous les sujets dont on obtiendra des données épidémiologiques si on veut s'assurer que ceux ayant des troubles d'audition reconnus pour être exacerbés par le bruit des éoliennes peuvent être ajoutés à un sous-ensemble de données du profil à risque élevé. Ainsi, la présence de tels cas enclencherait l'analyse d'un ensemble plus détaillé de paramètres sonores à l'endroit où se trouvent les personnes de ce profil de sujets à risque élevé.

Réponse du comité d'experts

Bien qu'il puisse être utile de mener une évaluation audiométrique approfondie de tous les sujets à l'étude, cela nous empêcherait de recueillir d'autres mesures et réduirait le nombre de questions qui pourraient être posées durant l'entrevue. Pour qu'une évaluation audiométrique soit valide, elle doit être menée dans un milieu très silencieux. Santé Canada a déjà fait de telles évaluations dans le passé à l'aide d'une cabine de son modulaire. Cela dit, le comité d'experts a constaté que les seuils audiométriques obtenus dans un milieu calme sont de mauvais prédicteurs des capacités auditives réelles en situation « bruyante » habituelle. En outre, il n'existe aucune preuve que les troubles auditifs sont exacerbés par une exposition au bruit des éoliennes. On est à recueillir ces données auprès d'un sous-échantillon de sujets dans le cadre d'une étude épidémiologique à grande échelle actuellement menée au Japon dans les collectivités vivant à proximité d'éoliennes. Santé Canada sera donc en mesure de prendre appui sur les résultats de cette étude japonaise.

Autres effets mesurés

Autres effets

Les commentaires suggèrent d'autres effets à mesurer.

« Les données sur le bruit des éoliennes pourraient également servir à évaluer les troubles de l'équilibre, les vertiges et la nausée chez les sujets qui déclarent de tels effets, et ce, à l'aide de l'électro oculographie, afin de mesurer, entre autres effets vestibulaires, la présence d'un effet nystagmographique mesurable semblable à celui décrit par Tullio attribuable à la stimulation par le bruit des éoliennes. Aussi, une étude de la vibration de tout le corps et des modifications de la fatigue et de l'humeur. L'étude devrait également avoir recours à l'inventaire de dépression de Beck et à d'autres outils. »

Réponse du comité d'experts

Le comité d'experts reconnaît la multitude d'effets qu'il serait justifié d'analyser. Outre le coût élevé de certaines des mesures suggérées, il est essentiel de réduire le plus possible le fardeau imposé aux répondants. En effet, trop en demander aux participants à l'étude pourrait réduire le taux de réponse et rendre les résultats difficiles à interpréter. Certaines des mesures suggérées sont mieux évaluées dans le cadre d'une étude contrôlée en laboratoire.

Questionnaire et méthodologie

Non-divulgation

Certains commentaires ont trait aux préoccupations que suscite le fait que le questionnaire de l'étude n'ait pas été présenté dans le cadre du processus de consultation publique.

« Pour le moment, le secret entourant les questions de l'étude, qui ne peuvent être révélées qu'une fois l'étude terminée, laisse soupçonner qu'on ne croit pas les répondants capables d'honnêteté. Cette situation doit être corrigée. »

Réponse du comité d'experts

Le fait de révéler l'instrument d'autodéclaration avant la collecte de données viendrait gravement compromettre la valeur des résultats obtenus et donnerait lieu à des biais à un point tel que l'interprétation des données serait grandement minée. Pour faire preuve de la plus grande transparence possible, nous avons rendu publics les modules qui seront évalués dans le cadre de l'étude. La population sera entièrement informée de tous les aspects de l'étude lorsque les données auront été recueillies.

Structure du questionnaire

« La formulation des questions n'est pas claire, et on se demande si elles n'inciteront pas le participant à prendre une certaine ligne de pensée. Si oui, les résultats en seront biaisés. De plus, d'autres mesures seront prises sur les personnes. Cependant, la pression artérielle, par exemple, est liée à certains facteurs comme l'âge, la masse corporelle, le métier et la situation socioéconomique (il n'est pas précisé que de telles données seront consignées). Il faudra pourtant consigner ces autres données si on veut effectuer une analyse complète à partir d'un modèle statistique. »

« Les réponses seront biaisées par l'ordre dans lequel les questions sont posées. Les questions liées à la santé et à la qualité de vie devraient être posées avant les questions ayant trait au bruit des éoliennes (ou au bruit ambiant). »

Réponse du comité d'experts

Le personnel chargé de l'élaboration de questionnaires de Statistique Canada et les épidémiologistes faisant partie du comité d'experts ont une grande expertise de la conception de questionnaires. Les questions liées à la structure du questionnaire et à l'ordre des questions ont été soigneusement examinées, et toutes les questions qui ne font pas partie de la banque de questions déjà testées de Statistique Canada sont soumises à un examen approfondi de comités responsables de l'élaboration de questionnaires et elles doivent faire l'objet d'un essai qualitatif auprès de sujets représentatifs avant d'être utilisées. En outre, le comité d'experts est bien au fait des variables qui peuvent influencer les effets mesurés en plus de l'incidence possible du son des éoliennes. Ces variables ont été cernées et prises en considération dans le cadre de cette étude.

Méthodologie

« Il faut effectuer des interviews en profondeur, en personne, au lieu de se fier à des formulaires et des questionnaires. Selon l'Enquête internationale sur la littératie des adultes, qui est une enquête reconnue dans le monde entier, 42,5 % des adultes canadiens sont des analphabètes fonctionnels incapables de comprendre exactement le texte écrit qu'ils lisent. Le taux d'analphabètes fonctionnels atteint 62,5 % dans certaines régions du Canada. »

Réponse du comité d'experts

Cette étude ne prévoit pas d'entrevue en profondeur (en personne). L'« interview sur place assistée par ordinateur » signifie simplement qu'au moment où les sujets de l'étude sont interviewés par Statistique Canada, les questions leur seront posées par un intervieweur, et leurs réponses seront entrées dans un ordinateur.

Statistiques

Modélisation et puissance statistique

Des commentaires concernant l'approche statistique de cette étude expriment le souhait que Santé Canada donne plus de détails sur le type de modélisation qui sera effectuée pour évaluer les diverses associations explorées dans le cadre de l'étude. En outre, certains commentaires concernent le niveau de puissance statistique et le niveau de signification qui seront utilisés pour évaluer la signification statistique.

Réponse du comité d'experts

La méthodologie révisée donne beaucoup plus de précisions à ce sujet.

Un modèle de réaction à l'exposition est employé pour étudier les effets sur la santé de l'exposition au bruit des éoliennes dans les collectivités locales. Au départ, les habitations seront classées par intervalles de 5 dB(A) selon le niveau d'émission sonore pondéré en gamme A attribuable uniquement au bruit des éoliennes, soit < 30, 30-35, 36-40, 41-45 et > 45.

Les effets d'intérêt prioritaire sont les effets mesurés et leur occurrence chez les personnes vivant à diverses « cellules sonores » ou distances des éoliennes. Les données du questionnaire déclarées seront également analysées et corrélées avec les effets mesurés dans certains cas afin de tenir compte des variables qui peuvent les influencer. Ces effets mesurés seront également analysés pour déterminer s'il existe un lien avec les effets déclarés, y compris les échelles validées incluses dans le questionnaire. Il y a un bon nombre des effets intéressants qui seront mesurés sont des effets subjectifs sur la santé et le bien-être, tels que déclarés dans le questionnaire. L'analyse statistique comprendra les éléments suivants, sans s'y limiter :

  • test d'indépendance du khi carré pour comparer la proportion de personnes dans les groupes de niveaux sonores variés qui sont gênées ou non gênées par le son des éoliennes sous réserve d'autres facteurs (notamment sans s'y limiter le niveau de pression acoustique des éoliennes, les avantages économiques, la visibilité des éoliennes, etc.);
  • analyse de variance (ANOVA) pour comparer les divers niveaux de pression acoustique des éoliennes selon les données d'intervalle, comme les concentrations de cortisol, la pression artérielle/fréquence cardiaque et l'actimétrie du sommeil;
  • corrélations entre les variables de l'échelle ordinale et les données d'intervalle (les variables de l'échelle ordinale sont celles où les participants notent leur réaction sur une échelle de 1 à 5, alors que les données d'intervalle sont les variables qui sont mesurées, comme la concentration de cortisol et la pression artérielle);
  • élaboration d'un modèle de régression logistique multivarié sur la réaction à une exposition pour les variables de réponse dichotomiques (p. ex. inconfort/absence d'inconfort) pour comparer les caractéristiques de ces groupes selon une échelle continue de variables d'exposition et d'autres variables environnementales et modératrices;
  • élaboration de modèles de régression logistique multinomiale ou ordinale pour lesquels le résultat est catégorique ou ordinal (plusieurs catégories de résultats pour les effets mesurés);
  • élaboration de modèles de régression linéaires multivariés sur la réaction à une exposition pour les données d'intervalle (concentration de cortisol dans les cheveux, pression artérielle, habitudes de sommeil) pour comparer les caractéristiques de ces groupes selon une échelle continue de variables d'exposition et d'autres variables environnementales et modératrices;
  • modèles de régression simultanée pour comparer les perturbations causées par le bruit des éoliennes à d'autres sources de bruit, selon le questionnaire;
  • composantes principales pour générer la structure de dépendance entre les variables de réponse subjectives.

Portée de l'étude

Élargissement de la portée

Certains commentaires donnent à penser que la portée de l'étude devrait être élargie pour tenir compte d'autres facteurs liés aux éoliennes, notamment les impacts visuels, les répercussions sur la valeur des propriétés ou l'effet stroboscopique.

Réponse du comité d'experts

De l'avis du comité d'experts, bien que l'étude cherche surtout à évaluer les effets possibles sur la santé des niveaux sonores générés par les éoliennes, elle devrait tout de même tenir compte d'autres caractéristiques des éoliennes, notamment celles mentionnées ici. Il est important que cette étude soit conçue de façon à ce qu'il soit possible de cerner (autant que faire se peut) dans quelle mesure les émissions sonores des éoliennes peuvent être associées aux effets déclarés et mesurés. Pour ce faire, l'étude doit tenir compte des autres variables qui sont liées à la réaction de la collectivité à la présence des éoliennes. Par conséquent, des questions portant sur les variables non acoustiques seront incluses dans l'étude.

Participation de la collectivité

Certains commentaires donnent à penser que l'étude devrait se pencher sur les questions liées à la participation de la collectivité. Certains sont d'avis que les réactions négatives de la collectivité s'expliquent par le fait que la présence des éoliennes lui a été imposée sans consultation adéquate.

Réponse du comité d'experts

Le comité d'experts est au courant des inquiétudes exprimées par certaines collectivités, qui affirment que les parcs éoliens sont source de divergences entre les résidents. Bien que le but premier de l'étude soit d'examiner comment les personnes sont affectées par les niveaux sonores des éoliennes, le comité d'experts accepte de modifier le questionnaire pour ajouter des questions ayant trait au degré de participation des répondants dans le processus ayant mené à la présence d'éolienne dans la collectivité. D'autres aspects du questionnaire concernent la perception qu'ont les répondants de la valeur de leur propriété et la mesure dans laquelle ils ont été consultés par les sociétés exploitantes avant l'installation d'éoliennes dans leur collectivité.

Champs électromagnétiques des éoliennes et électrosmog

On recommande d'inclure ce sujet dans la portée de l'étude.

Réponse du comité d'experts

Les champs électriques et magnétiques sont des forces invisibles qui entourent un appareil électrique, les cordons d'alimentation et les fils qui transportent l'électricité, notamment les lignes électriques extérieures. C'est lorsque les champs électriques et magnétiques sont près de leur source qu'ils sont les plus forts. En s'éloignant de la source, on constate que la force de ces champs s'estompe rapidement. Ainsi, on est exposé à des champs électriques et magnétiques plus forts lorsqu'on se tient près d'une source (p. ex. juste à côté d'un transformateur ou sous une ligne électrique à haute tension), et ces champs deviennent de plus en plus faibles à mesure qu'on s'en éloigne. Lorsqu'on est à l'intérieur d'une habitation, les champs magnétiques des lignes électriques à haute tension et des transformateurs sont souvent plus faibles que ceux que dégagent les appareils électroménagers de la maison. Aucun lien n'a été établi entre des effets néfastes sur la santé et l'exposition aux fréquences mégamétriques aux niveaux présents à l'intérieur et autour des maisons, des bureaux et des écoles du Canada, y compris ceux situés tout juste à l'extérieur des limites des corridors de lignes de transport électrique et par conséquent, ils ne seront pas inclus dans la portée de la méthodologie de l'étude.

Le terme « électrosmog » renvoie, dans certains ouvrages, aux « champs électrostatiques qui varient rapidement selon un motif aléatoire ou semblable à un bruit » et où « les câbles de distribution électrique sont des antennes et des chemins qui unissent ces signaux aux humains ». En gros, l'électrosmog renvoie aux fréquences non intentionnelles des lignes électriques. Certaines personnes s'inquiètent de la possibilité que ces fréquences supplémentaires aient des effets néfastes sur leur santé.

Les mesures de ce soi disant « électrosmog » effectuées par Santé Canada ont permis de constater que ces distorsions de l'approvisionnement électrique sont de très faible magnitude par rapport au voltage de la ligne principale et que l'exposition humaine totale aux champs électromagnétiques de ces distorsions ne représente qu'une très petite fraction des champs électromagnétiques reçus de l'exposition à la tension principale (60 Hz, 120 V). Puisqu'aucun lien n'a été établi entre des effets néfastes sur la santé et l'exposition aux champs électromagnétiques aux niveaux présents à l'intérieur et autour des maisons, des bureaux et des écoles du Canada (y compris ceux situés tout juste à l'extérieur des limites des corridors de lignes de transport électrique), Santé Canada considère que l'« électrosmog » des lignes électriques n'aurait aucun effet néfaste sur la santé.

La tension parasite renvoie à l'énergie électrique qui est conduite (directement), plutôt que rayonnée, d'une source sous tension (comme les lignes électriques). Santé Canada n'établit des limites d'exposition humaine que pour l'énergie électromagnétique rayonnée. Les inquiétudes concernant les effets sur la santé de la tension parasite devraient être transmises aux organismes provinciaux qui réglementent la sécurité de la distribution de l'énergie électrique.

Autres sources d'énergie

Selon certains commentaires, l'étude devrait inclure une interprétation des résultats liés aux éoliennes en tenant compte des effets sur la santé qui ont été liés à d'autres sources d'énergie.

Réponse du comité d'experts

Le comité d'experts estime qu'une comparaison avec d'autres sources d'énergie dépasse la portée de l'étude et le mandat du comité.

Faune et autres animaux

Des commentaires donnent à penser que l'étude devrait tenir compte des effets possibles du bruit des éoliennes sur les animaux, notamment, les chauves-souris, les vers de terre, les chevaux, les chiens, les chats, etc., parce que les animaux ne sont pas sensibles aux médias, à l'effet placebo, aux pressions sociales et aux autres variables qui font des humains des sujets indésirables.

Réponse du comité d'experts

Le comité d'experts estime qu'une évaluation des effets sur la faune, le bétail et les autres animaux dépasse la portée de l'étude.

Sous-stations de transformation

Selon certains commentaires, l'étude devrait tenir compte des plaintes contre le bruit lié au fonctionnement des sous-stations de transformation.

Réponse du comité d'experts

Bien qu'elles dépassent la portée de l'étude, les émissions sonores des transformateurs seront incluses dans la modélisation du son.

Définition du terme « éolienne »

Certains commentateurs estiment que le plan de recherche devrait mieux définir le terme « éolienne » quant à la taille et aux caractéristiques (notamment le nombre d'éoliennes à étudier et l'emplacement de chaque éolienne par rapport aux autres).

Réponse du comité d'experts

Les éoliennes étudiées seront généralement d'une puissance de 1,5 MW et plus; cependant, le nombre d'éoliennes à inclure dans cette étude et leur emplacement précis l'une par rapport à l'autre ne sont pas connus pour le moment. Il convient de noter que les données sur l'aménagement du parc éolien, ainsi que le type et le nombre d'éoliennes qu'il contient, seront communiquées une fois l'étude terminée. Ces facteurs seront inclus dans l'analyse et pris en considération dans la méthode de modélisation du son qui sera employée dans le cadre de l'étude.

Références

Références limitées

« Le plan d'étude de Santé Canada fait référence à un nombre limité d'articles scientifiques publiés au sujet de l'énergie éolienne et ses effets sur la santé et inclut des références tirées de la « littérature grise » qui n'a pas fait l'objet d'un examen par les pairs ou qui n'a pas été publiée (ou a été publiée à compte d'auteur). Il est donc recommandé d'allonger la liste des références afin de donner beaucoup plus de poids aux articles publiés dans des revues scientifiques indexées qui ont profité du processus d'examen savant par les pairs. »

Réponse du comité d'experts

La méthodologie révisée compte dorénavant un plus grand nombre de références. Quoi qu'il en soit, la liste des références choisies ne se veut pas exhaustive, et l'inclusion de toute référence ne signifie pas que Santé Canada en endosse les conclusions. Un examen approfondi de tous les ouvrages dans le domaine devrait être fait au moment où l'étude sera terminée.

Devoir de diligence

Suivi des participants

« Advenant le cas où des personnes ou des familles vivant à proximité des éoliennes signalent des effets néfastes sur la santé, qu'ils soient attribuables ou non aux éoliennes, comment Santé Canada compte-t-il s'y prendre pour faire un suivi auprès de ces gens? Existe-t-il un protocole d'étude en vue de mener des examens scientifiques et médicaux plus poussés pour confirmer la cause des problèmes de santé de ces personnes? Et Santé Canada travaillera-t-il avec elles pour tenter d'atténuer ces symptômes? »

Santé Canada n'effectuera pas d'examens pour trouver l'origine des problèmes de santé des sujets. Cela dépasse la portée de l'étude. Cependant, les intervieweurs formés de Statistique Canada communiqueront le résultat de la pression artérielle des répondants par écrit et leur remettront un graphique pour les aider à interpréter leur mesure. Les répondants présentant une pression artérielle trop élevée seront exemptés du reste de l'entrevue et fortement invités à consulter un médecin ou à aller aux urgences de l'hôpital le plus tôt possible. Tous les répondants recevront un rapport de leur concentration de cortisol dans les cheveux et de la qualité de leur sommeil dans les six ou sept mois suivant l'étude, à moins qu'ils refusent de recevoir ces résultats.

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