ARCHIVÉE - Résumé scientifique de Santé Canada sur l'allégation santé américaine au sujet des graisses, des graisses saturées, du cholestérol et des acides gras trans et de la maladie coronarienne

Bureau des sciences de la nutrition
Direction des aliments, Direction générale des produits de santé et des aliments
Santé Canada

Mai 2000

Résumé

Le présent rapport vise à faire un examen et une évaluation critiques de la littérature scientifique parue de 1993 à 2000 inclusivement et traitant du lien entre la teneur de l'alimentation en graisses totales, en graisses saturées, en cholestérol et en graisses trans et la maladie coronarienne(MC) ou encore les facteurs de risque de MC associés aux lipides plasmatiques. Les preuves cumulatives tirées de ces rapports indiquent fortement que l'effet principal des graisses alimentaires est lié aux graisses saturées et aux acides gras trans. Des études récentes sur le métabolisme montrent qu'une réduction des graisses totales qui ne s'accompagne pas d'une réduction des graisses saturées n'abaisse pas les concentrations plasmatiques de cholestérol ou de lipoprotéines. Une réduction des graisses totales n'a pas d'effet salutaire sur la MC ni sur les facteurs de risque de MC si elle n'entraîne pas une réduction des graisses saturées.

Il est bien établi que la réduction des graisses saturées de l'alimentation permet de réduire le cholestérol plasmatique, en particulier le cholestérol des lipoprotéines de basse densité (LDL), principal facteur de risque de MC. Cette observation a été constamment corroborée par les données scientifiques des sept dernières années et par des méta-analyses d'études sur le métabolisme publiées au cours des 30 dernières années. Il vaut mieux réduire les graisses saturées en les remplaçant par des acides gras cis-monoinsaturés ou polyinsaturés ou une combinaison de ces deux types d'acides gras (c'est-à-dire en modifiant la qualité des graisses) plutôt qu'en augmentant les glucides. Cette conclusion repose sur le rôle des faibles taux plasmatiques de cholestérol des lipoprotéines de haute densité (HDL) et des taux plasmatiques élevés de triglycérides à titre de facteurs de risque de MC et sur les essais cliniques montrant qu'une réduction des graisses alimentaires accompagnée d'une augmentation des glucides abaisse le cholestérol HDL cardioprotecteur et augmente les triglycérides athérogènes.

Une alimentation ayant une teneur supérieure en acides gras trans a pour effet de hausser les taux plasmatiques de cholestérol LDL. De plus, les acides gras trans, contrairement aux acides gras saturés, abaissent les taux plasmatiques de cholestérol HDL et augmentent le taux sanguin de la lipoprotéine athérogène(a), ce qui indique que les acides gras trans pourraient constituer un facteur de risque de MC plus important que les acides gras saturés alimentaires.

On a également accumulé des données, au cours de la période de 1993 à 1999, montrant que le cholestérol alimentaire n'influe pas de façon marquée sur les taux plasmatiques et de lipoprotéines dans l'ensemble de la population. Il semble que les prévisions antérieures de l'effet d'une quantité de 100 mg de cholestérol alimentaire sur le cholestérol plasmatique total étaient trop élevées; elles s'établissaient à 1,75 mmol/L par quantité de 100 mg/jour du cholestérol alimentaire. Toutes les méta-analyses et les études soigneusement contrôlées effectuées depuis 1993 estiment qu'une diminution de 100 mg du cholestérol alimentaire entraîne une diminution de 0,05 mmol/L du cholestérol plasmatique. Ce changement est relativement peu important à l'échelle d'une population, étant donné qu'il représente environ 1 % de la concentration plasmatique moyenne de cholestérol de la population. Même si le cholestérol alimentaire a très peu d'effet sur l'ensemble de la population, la littérature scientifique continue de fournir des preuves que certaines personnes y réagissent fortement. L'influence semble cependant se faire sentir surtout sur le cholestérol plasmatique total; l'effet du cholestérol alimentaire sur les LDL plasmatiques varie selon les études.

En conclusion, on dispose d'un corpus de données important indiquant que la réduction de la consommation alimentaire de graisses saturées et de graisses trans permet de réduire le risque de MC. Les preuves sont toutefois moins solides en ce qui concerne les effets positifs d'une réduction des graisses totales et du cholestérol. Les lignes directrices sur la prévention de la maladie coronarienne doivent donc mettre l'accent avant tout sur la réduction de la consommation alimentaire de graisses saturées et de graisses trans. Une allégation santé indiquant qu'une alimentation pauvre en graisses saturées et en graisses trans « peut » ou « pourrait » réduire le risque de maladie du coeur serait donc la plus indiquée sur l'étiquette ou dans l'étiquetage des aliments.1

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