ARCHIVÉE - Résumé scientifique de Santé Canada sur l'allégation santé américaine au sujet des fruits et des légumes et du cancer

Bureau des sciences de la nutrition
Direction des aliments, Direction générale des produits de santé et des aliments
Santé Canada

Mai 2000

Résumé

Depuis que l'allégation santé américaine au sujet des régimes alimentaires pauvres en matières grasses et riches en fruits et légumes et de la réduction du risque de cancer a été acceptée en 1993, de nouvelles preuves sont venues la renforcer, particulièrement en ce qui concerne les fruits et les légumes. Un rapport du World Cancer Research Fund et de l'American Institute for Cancer Research (WCRF/AICR, 1997) a conclu à l'existence de preuves convaincantes de la protection conférée par les fruits et les légumes contre de nombreux types de cancers. Cette conclusion reposait sur plusieurs études cas-témoins montrant que les patients atteints de cancer consommaient moins de fruits et de légumes que les groupes témoins comparables ne souffrant pas de cancer. Les fruits mentionnés dans cette étude excluaient les bananes plantains et les bananes, riches en amidon, et les légumes excluaient les racines et les tubercules, également riches en amidon. Comme les pommes de terre occupent une place importante dans le régime alimentaire de la plupart des Nord-Américains, leur inclusion parmi les légumes pourrait rendre plus difficile l'évaluation de l'effet de la consommation de légumes. Les auteurs du rapport WCRF/AICR, 1997 n'étaient pas favorables à l'inclusion de la mise en garde « alimentation pauvre en matières grasses » dans l'allégation santé parce qu'ils estimaient que les preuves indiquaient tout au plus un lien possible et ne permettaient pas de porter un jugement définitif. Les preuves d'un lien entre les matières grasses et le cancer seront examinées ailleurs.

La consommation actuelle moyenne de légumes au Canada, incluant les jus mais excluant les pommes de terre et le maïs, varie entre 140 (Nouvelle-Écosse) et 194 (Québec) g/j pour l'ensemble des hommes et des femmes adultes, et celle des fruits, incluant les jus, varie entre 164 (Nouvelle-Écosse) et 212 (Québec) g/j. Au Québec, cela représente 4 portions de fruits et de légumes par jour, tel que défini dans le cadre de l'enquête. Selon les estimations, une augmentation relativement faible de la consommation de fruits et de légumes peut réduire le risque relatif de cancer du poumon et de l'estomac.

Les études cas-témoins qui ont été menées en grand nombre depuis 1997 et les recensions récentes indiquent de façon constante qu'une alimentation riche en fruits et en légumes réduit le risque de certains types de cancer. Les données tirées d'études de cohortes prospectives étayent le lien entre certains cancers et certains groupes de fruits ou de légumes. Comme l'excès de poids est associé à la mortalité causée par tous les types de cancer, il faudrait tenir compte à la fois de l'apport énergétique et de l'indice de masse corporelle (IMC), qui pourraient être des facteurs de confusion. La plupart des études ne tiennent toutefois compte que de l'un de ces facteurs. Il n'en reste pas moins que si l'un de ces facteurs est pris en compte, généralement l'IMC, les effets indépendants significatifs de la consommation de fruits et de légumes demeurent. Un vaste essai comparatif randomisé mené très récemment, sur une période de quatre ans et chez des adultes âgés (âge moyen de 61 ans) ayant des antécédents d'adénome et une alimentation pauvre en matières grasses et riche en fibres, en fruits et en légumes, n'a pas mis en évidence de réduction significative des adénomes colo-rectaux par rapport au groupe témoin. L'effet du régime alimentaire sur le déclenchement par opposition à la prévention du cancer n'a cependant pas encore été établi.

Étant donné que les études épidémiologiques et autres soulignent constamment que la consommation de fruits et de légumes réduit le risque de cancer, une allégation santé indiquant qu'une alimentation comportant une variété de fruits et de légumes peut réduire le risque de certains types de cancer, maladie associée à de nombreux facteurs est justifiée.* Il est très improbable que cette diminution du risque s'explique par des facteurs non alimentaires. Les racines et les tubercules riches en amidon peuvent aussi fournir des nutriments valables, mais il n'y a pas assez de preuves pour que l'on puisse étendre l'allégation à ces aliments. Les données recueillies ne sont pas suffisantes non plus pour établir un lien entre un constituant alimentaire particulier et une réduction du risque de cancer.

*Nota bene : Cette allégation a fait l'objet d'une modification réglementaire. Vous trouverez l'énoncé définitif de cette allégation et les conditions qui s'y rattachent dans le tableau suivant l'article B.01.603 du  Règlement sur les aliments et les drogues.

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